Louis Piéchota : parcours d’un « Zloty Wiek », de la prison de Dieppe au camp de Sachsenhausen
Par Jacky Tronel | samedi 11 janvier 2014 | Catégorie : Dernières parutions, DES HOMMES… | 7 commentairesLouis Piéchota s’est éteint le lundi 6 janvier 2014, dans sa 97e année. Il était membre fondateur et secrétaire du Cercle européen des Témoins de Jéhovah anciens déportés et internés (CETJAD). Voici son parcours de prisonnier puis de déporté :
De septembre 1939 à mai 1945, il connaît successivement la prison de Dieppe (Seine-Maritime), puis celle de Béthune (Pas-de-Calais), avant d’être transféré au camp du Vernet d’Ariège. Libéré pour être affecté au travail de la mine dans le Nord, il refuse de travailler le dimanche pour soutenir l’effort de guerre. Arrêté à nouveau, il est écroué à la prison de Béthune, puis au pénitencier de Loos près de Lille. Il est ensuite transféré à la prison Saint-Gilles à Bruxelles, puis à la citadelle de Huy près de Liège, avant d’être déporté vers le camp de Vught, en Hollande. Le camp allemand de Sachsenhausen constitue le terminus de ce « voyage au bout de l’enfer ». Du 21 avril au 5 mai 1945, Louis Piéchota, matricule 98 827, participe et survit à la « marche de la mort »…
La résistance spirituelle d’un « Zloty Wiek »
Louis Piéchota est né en août 1917. Ses parents, d’origine polonaise, arrivent à Harnes (Pas-de-Calais), en 1922. Son père travaille à la mine. En 1928, son père et sa mère se retirent de l’Église catholique et embrassent la foi des Témoins de Jéhovah, surnommés « Zloty Wiek » (Les gens de L’Âge d’Or) par les catholiques polonais. Louis adopte la religion de ses parents. Bien que travaillant encore aux mines de Courrières, il devient un évangélisateur très zélé.
En septembre 1939, quelques jours à peine après la déclaration de guerre de l’Angleterre et de la France à l’Allemagne nazie, Louis Piéchota et cinq autres de ses correligionnaires, d’origine polonaise, sont arrêtés sur dénonciation à Arques-la-Bataille (Seine-Inférieure, actuellement département de la Seine-Maritime), alors qu’ils évangélisent la population en utilisant des phonographes et des enregistrements de discours bibliques.
Publicité invitant à s’abonner au journal L’Age d’Or, vers 1935… Archives nationales, F7 13430.
« Les villageois avaient pris nos phonographes pour des appareils-photo, et les policiers pensèrent, en entendant notre accent étranger, que nous étions des espions allemands. Nous avons donc été arrêtés et emmenés à la prison de Dieppe. Après 24 jours de détention, on nous a conduits au tribunal en nous faisant circuler à travers les rues de la ville, enchaînés les uns aux autres. La foule hostile voulait nous jeter dans le port. Mais le juge comprit très vite que nous étions innocents, et il nous acquitta », relate Louis Piéchota.
En octobre 1939, l’association Les Témoins de Jéhovah est dissoute et les revues qu’elle publie, La Tour de Garde et L’Age d’Or, sont interdites. En dépit de cette interdiction, Louis Piéchota ne change rien à ses habitudes et continue à prêcher l’Évangile. Peu après, il est à nouveau arrêté et condamné à six mois de prison sous l’inculpation d’activité religieuse illégale.
En février 1940, il est transféré de la prison de Béthune au camp de séjour surveillé du Vernet, dans le midi de la France. C’est là que le régime de Vichy internait les étrangers réputés « dangereux pour l’ordre public », « suspects au point de vue national » ou « extrémistes ».
Entrée du « Camp de concentration » du Vernet d’Ariège, source ariegenews
Internement au Camp du Vernet
Dans un récit biographique intitulé Le glaive et le fourreau, le journaliste et écrivain communiste allemand Gustav Regler fait référence à Louis Piéchota en ces termes : « Au moment où je m’apprêtais à rentrer dans ma baraque, j’aperçus un petit rassemblement sur l’escalier des latrines. Assis sur la marche supérieure, un grand diable aux cheveux roux gesticulait. Il me sembla reconnaître un Polonais arrivé dans l’après-midi de Douai avec sept autres prisonniers [il s’agit bien de Louis Piéchota]. Une bonne centaine d’auditeurs l’écoutait parler : “ Quand vous verrez l’abomination de la désolation, que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les montagnes ; que l’homme qui sera sur le toit de sa maison ne descende point pour emporter quelque chose de sa demeure ; que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière pour prendre ses vêtements. Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces temps-là. Priez donc le Seigneur que votre fuite n’ait pas lieu en hiver. “ Le jeune orateur se mit ensuite à citer les versets de la Bible qu’il venait de déclamer : “ Saint-Marc, XIII, 14-18. ”
Orgueilleuse Jérusalem ! Un mineur polonais, prisonnier de la République française, prédisait une fois de plus ta ruine, devant le métallo de Dresde, le journaliste de Berlin, le peintre russe blanc de Montmartre, l’Italien tricheur au jeu, le jeune terroriste de Sofia, le diplomate grec, lecteur de Baudelaire, et deux chefs communistes venus pour espionner.
Le prédicateur, enhardi par l’attention de la foule, se leva, menaçant, inspiré, et annonça que le Jugement était proche, que tous les hommes d’État allaient être convoqués devant le tribunal : Franco, Daladier, Chamberlain, Staline et Hitler, le pape, les chefs de syndicat et les prêtres des églises.
Le lendemain, il prit une magnifique revanche. Tous les matins, au lever du soleil, nous avions l’insigne honneur, en présence de la compagnie, de saluer le drapeau français hissé au haut d’un mât. Au garde-à-vous dans nos godasses percées, nous assistions à la monotone cérémonie, tandis que les gardiens en uniformes présentaient les armes.
Ce matin-là, le Polonais et ses Témoins de Jéhovah refusèrent de s’y associer. Au moment où l’officier commanda : ‘ Au drapeau ! ’, les huit hommes sortirent des rangs.
Une demi-heure plus tard, le sergent-chef me fit appeler. Devant la porte de son petit bureau, adossés à la clôture de barbelés, les huit Polonais attendaient que l’on statuât sur leur sort. Je trouvai le sous-officier en train de feuilleter le Petit Larousse illustré à la recherche du mot Jéhovah. Je lui expliquai qu’il s’agissait d’un Dieu bien connu, celui de l’Ancien Testament. Par la même occasion je sortis de ma poche ma petite bible et lus au sergent et à ses gardes le passage se rapportant à la fin du monde. Il voulut en avoir le cœur net et alla se faire réciter les versets par les hommes alignés au-dehors. La voix du Polonais s’éleva tout à coup, menaçante et grave – Mais vous, prenez garde, car ils vous livreront aux conseils et aux synagogues, vous serez battus de verges ; on vous conduira devant les gouverneurs et les rois, afin que vous me rendiez témoignage devant eux.
– Tous ça est très bien, fit le sous-officier en rentrant dans le bureau, mais leur Jéhovah ne leur a jamais commandé de ne pas saluer le drapeau tricolore. Est-ce dans votre Bible, oui ou non ?
Je fus bien obligé de reconnaître que non. Les Polonais furent conduits au mitard, la prison du camp. Relâchés au bout de huit jours, le crâne passé à la tondeuse, ils se remirent à prêcher sur le Jugement dernier. ” »
Évoquant cet épisode du salut au drapeau, Louis rapporte : « Au moment de la cérémonie, nous sommes sortis de notre rangée pour montrer notre non-participation, à la consternation de tous. Résultat : trois jours de cachot sombre avec une miche de pain et des rats qui couraient littéralement sur nous une fois allongés sur le bas-flanc ».
Le glaive et le fourreau, Gustav Regler, Actes Sud, collection Babel Revolutions, 1999, p. 441-443.
Libération du Camp du Vernet, suivie de nouvelles incarcérations…
Au printemps 1941, une commission allemande vient au camp en vue de réquisitionner de la main-d’œuvre. Elle libère Louis Piéchota et le renvoie chez lui, dans le Nord, pour aller travailler à la mine – La région est alors rattachée au commandement allemand de Bruxelles – Obligation lui est faite de venir travailler certains dimanches pour soutenir l’effort de guerre nazi. Or, la conscience de Louis ne peut accepter la moindre participation à l’effort de guerre, pour l’un ou l’autre des deux camps. Le 8 décembre 1942, Louis est dénoncé à la Gestapo. La Feld-gendarmerie vient le chercher pour le conduire à la prison de Béthune, où il a déjà fait un séjour en 1940.
Puis les Allemands le transfèrent au pénitencier de Loos, près de Lille, et quelques semaines plus tard, à la prison Saint-Gilles, à Bruxelles. Il est ensuite incarcéré à la citadelle de Huy, près de Liège, avant d’être finalement déporté au camp de concentration de s’Hertogenbosch, situé à proximité de la ville de Vught, aux Pays-Bas. « Là, je suis devenu un numéro — le 7045 — et j’ai reçu un uniforme de prisonnier avec le triangle violet qui m’identifiait à un Bibelforscher ou Témoin de Jéhovah. On m’a affecté au bloc 17-A […] Il y avait 15 autres Témoins dans le camp. On nous proposa à tous une libération immédiate, pourvu que nous acceptions de signer un papier par lequel nous renoncions à notre foi. Mais aucun de nous ne céda ».
« Enfin, de ce camp de concentration aux Pays-Bas, on nous envoya en Allemagne. Entassés comme du bétail dans de petits wagons qui transportaient chacun 80 prisonniers, nous avons dû rester debout pendant trois jours et trois nuits, sans manger, sans boire et sans pouvoir nous soulager. Le train arriva finalement à Oranienburg, à une trentaine de kilomètres au nord de Berlin. Nous avons alors dû couvrir au pas de course les dix kilomètres qui nous séparaient des usines d’aviation Heinkel, escortés par les chiens des SS, qui nous mordaient les talons si nous ralentissions l’allure. Avec les autres Témoins, nous nous sommes arrangés pour demeurer ensemble. Peu après, on nous a transférés au camp voisin de Sachsenhausen. Là, le numéro qui accompagnait mon triangle violet était 98827. »
La vie à Sachsenhausen
« Quand nous avons pénétré dans le camp de Sachsenhausen, j’ai senti toute l’ironie qu’il y avait dans ce slogan que Himmler, le chef des SS, avait fait écrire en grandes lettres à l’intérieur du camp: “Arbeit macht frei” (Le travail rend libre). Quelle hypocrisie ! […] Sachsenhausen, ce n’était que le travail forcé, la perspective de mourir lentement de faim, les humiliations et la déchéance. »
La marche de la mort
En avril 1945, les alliés fonçaient sur Berlin à l’ouest, et les Russes à l’est. Les chefs nazis étudièrent alors différents moyens de “liquider” les prisonniers. Mais tuer des centaines de milliers de personnes et se débarrasser des corps en quelques jours, pour ne laisser derrière eux aucune trace de leurs crimes odieux, présentait trop de difficultés. Ils décidèrent donc de tuer les malades et de conduire les autres, par une marche forcée, au port le plus proche. Là, ils les embarqueraient sur des bateaux qu’ils feraient couler au large, envoyant ainsi les prisonniers par le fond.
Louis Piéchota poursuit son récit : « Nous allions devoir quitter Sachsenhausen pour Lübeck, ce qui représentait une marche de quelque 250 kilomètres. Le départ fut prévu pour la nuit du 20 au 21 avril 1945. On groupa tout d’abord les prisonniers par nationalité […] tous les Témoins ont reçu l’ordre de se rassembler dans l’atelier des tailleurs. Nous étions 230 frères originaires de six pays différents. […] Bientôt, ce fut à notre tour d’entreprendre la longue marche censée mener vers un camp où nous serions rassemblés, mais qui nous conduisait en fait vers une noyade collective. Par colonnes de 600 détenus, les différents groupes nationaux quittèrent le camp : d’abord les Tchèques, puis les Polonais, et ainsi de suite. En tout, 26 000 prisonniers se mirent en marche. Les Témoins de Jéhovah étaient le dernier groupe à partir. Les SS nous ont donné une charrette à tirer, et j’ai appris plus tard qu’elle contenait une partie du butin qu’ils s’étaient constitué aux dépens des prisonniers. Ils savaient que les Témoins de Jéhovah n’y toucheraient pas. Toutefois, cette charrette s’avéra providentielle, car elle permettait aux frères malades ou âgés de s’asseoir et de se reposer un peu. Une fois que l’un d’eux avait repris des forces, il descendait et se remettait à marcher. Un autre Témoin trop faible pour continuer prenait sa place, et ainsi de suite durant les deux semaines que dura la “marche de la mort”. [Dans un autre récit, Louis Piéchota parle de quatre charrettes, dont deux consacrées au transport du butin nazi.]
Ce fut une “marche de la mort” sous tous les points de vue. Non seulement elle nous conduisait à la noyade, mais la mort était tapie tout au long du chemin. Quiconque n’avait plus la force de continuer était abattu sans merci par les SS. Environ 10 700 hommes ont ainsi perdu la vie avant d’arriver au terme de cette longue marche. […] Les cinquante premiers kilomètres furent un cauchemar. Les Russes étaient si près de nous que nous pouvions entendre les coups de canon. Nos chefs de corvée avaient tellement peur de tomber entre les mains des Soviétiques que la première étape, de Sachsenhausen à Neuruppin, fut une marche forcée de 36 heures.
Moi qui avais emporté quelques affaires personnelles, je les jetais l’une après l’autre au fur et à mesure que je me fatiguais, et je n’ai gardé qu’une couverture pour m’enrouler dedans pendant la nuit. Nous avons dormi dehors la plupart du temps, en essayant de nous protéger du sol humide avec des feuilles et des brindilles. Un soir, j’ai pu dormir dans une grange […] Le lendemain matin, mes hôtes m’ont donné à manger; mais ce fut une exception. Après cela, pendant plusieurs jours d’affilée, nous n’avons rien eu à manger ni à boire, si ce n’est quelques plantes que nous avons pu ramasser et dont nous faisions des infusions le soir, quand nous nous arrêtions pour dormir. Je me souviens d’avoir vu quelques prisonniers […] se jeter sur le cadavre d’un cheval tué sur le bord de la route et se mettre à dévorer sa chair malgré les coups de crosse que les SS faisaient pleuvoir sur eux.
Pendant ce temps, les Russes et les Américains avançaient toujours, chacun de leur côté. Le 25 avril, la confusion était telle que nos gardiens ne savaient plus où étaient les Russes ni où étaient les Américains. Ils donnèrent l’ordre à tous les prisonniers de bivouaquer dans un bois pendant quatre jours. Là, nous avons mangé des orties, des racines et des écorces d’arbres. Ce répit fut vraiment providentiel, car si nous avions dû poursuivre notre marche, nous serions arrivés au port avant l’effondrement du front allemand et nous aurions fini au fond de la baie de Lübeck ».
La dernière nuit…
« Le 29 avril, les SS décidèrent de diriger quand même les prisonniers vers Lübeck. Ils espéraient que nous y arriverions avant que les forces russes et américaines aient opéré leur jonction. Après plusieurs jours de marche, nous sommes arrivés près de Schwerin, à une cinquantaine de kilomètres de Lübeck. Les SS nous ordonnèrent une fois de plus de nous cacher dans les bois. Ce devait être notre dernière nuit de captivité. Mais quelle nuit !
Les Russes et les Américains encerclaient ce qui restait de l’armée allemande, et les obus sifflaient au-dessus de nos têtes des deux côtés […] À mesure que les combats se rapprochaient, la panique des SS augmentait. Certains s’évanouirent dans la nuit, tandis que d’autres cachaient leurs armes et leurs uniformes, et revêtaient le costume rayé de prisonniers qui étaient morts. Des détenus reconnurent certains de ces SS et les tuèrent avec les armes que ceux-ci avaient abandonnées. La confusion était à son comble. Les hommes couraient ça et là, sous des volées de balles et d’obus qui sifflaient dans tous les sens. […]
Nous venions de parcourir 200 kilomètres en 19 jours. Sur les 26 000 prisonniers qui avaient quitté le camp de concentration de Sachsenhausen, un peu plus de 15 000 seulement avaient survécu à la “marche de la mort”. Cependant, aucun des 230 Témoins qu’il y avait au départ ne succomba à l’épreuve…
Le 5 mai 1945, conclut Louis Piéchota, j’ai rencontré les forces américaines et, le 21 mai, j’étais de retour à Harnes, dans le Nord de la France ».
La biographie de Louis Piéchota a été publiée dans le magazine La Tour de Garde du 15 novembre 1980, p. 5-10, sous le titre « J’ai survécu à la “marche de la mort” », éditions les Témoins de Jéhovah de France, Boulogne-Billancourt.
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À lire sur ce blog :
Disparition de Ruth Danner, ancienne déportée, présidente du CETJAD
Les triangles violets face à Hitler : une résistance spirituelle au nazisme
Le portrait de Louis Piéchota en début d’article a été réalisé lors de la création de la pièce de théâtre « Zloty Wiek »,
Louviers, 1986, photo DR.
Jéhovah m’a donné le privilège de l’accompagner durant ces dernières années… derniers jours et même dernières heures de sa vie.
Louis, était un homme, un frère, un ami, un père, exceptionnel ! Il aurait tant voulu voir l’intervention de Jéhovah. On a passé des heures à discuter de spiritualité. Il avait une mémoire exceptionnelle. Il me citait souvent les publications de mémoire. Il était émerveillé de la façon dont Jéhovah dirige son œuvre. Il nous a quitté, nous laissant un bel exemple de foi et d’intégrité.
Grâce à notre confiance en Dieu, nous le reverrons bientôt… Maintenant il repose en paix dans la mémoire de notre Créateur Jéhovah.
Louis m’appelait Freddy, et il me manque.
Une fois de plus, un grand merci pour ce nouveau et excellent résumé de la vie d’un homme qui a su dire non à la barbarie durant la seconde Guerre mondiale. Voila un rappel qui ne manquera pas d’affermir foi et conviction de ceux qui en ont besoin. J’ai personnellement eu l’occasion de le rencontrer au moins à deux reprises…
Jean-Marie
Nous avons eu également le privilège de connaître Louis et de le côtoyer pendant quelques années… Un œil ferme, zélé et engagé… Un sourire humble, sincère et rayonnant… Des cheveux blancs qui vous imposaient le respect … Et bien souvent, il nous disait : « Je plains cette jeunesse qui n’a pas connu d’épreuves ». Oui, lui qui avait rencontré tant de difficultés dans sa vie savourait chaque instant de la sienne, ne se plaignant jamais… Quel exemple pour nous ! Ses mots raisonnent encore en nous et sa bonté nous manque aussi…
Évidemment, nous aimerions garder le même zéle et la même détermination que Louis !
PS – Notre plus grand joie : lui avoir préparé et offert quelques mois avant son décès sa douceur préférée, le moka.
Merci pour cette publication du témoignage de Louis Piéchota qui mérite d’être publiée dans le livre de souvenirs et de mémoire.
La caractéristique principale de Louis Piéchota n’était pas seulement d’être un homme grand mais d’être un grand homme. Pas non plus d’être un brave homme mais un homme brave…
La bonté et le courage vont de pair. Pas dans notre monde actuel où la bassesse, l’égoïsme, la vanité et la médiocrité, voire la médiocratie, triomphent.
La vie de ce frère me rappelle le passage de l’Ecclésiaste 10:7 qui dit : »J’ai vu des serviteurs sur des chevaux, mais des princes marchant sur la terre comme des serviteurs. » Cet homme était un prince.
Tout comme ceux qui tâchent de faire ce qu’il a fait : « être faible avec les faibles et fort avec les forts » et non l’inverse comme c’est devenu la règle de notre système de choses où les… hommes, ou ceux qui croient l’être, n’ont pour tenir debout, qu’un exosquelette, comme les insectes qui n’ont que de la chératine externe pour exister. Si on appuie un peu, le squelette externe s’écrase et… plus rien…
L’exosquelette des hommes du Système, c’est leurs biens, leur gloriole, leur bagnole, leur compte en banque. On leur enlève tout ça…et puis plus rien.
Les hommes droits, eux, ont un squelette interne. L’humain digne de ce nom peut recevoir des coups, son squelette interne tient bon. Les principes, la foi, le caractère, bref, tout ce qui constitue le squelette des justes leur permet de résister à toutes les attaques.
Souhaitons bien fort faire partie de cette espèce là. Et ça n’est pas facile…
Bonjour,
En parlant de ce blog à M. Willy FAUTRE, éditeur belge de « DROITS de l’HOMME sans frontières » et en relisant les textes ci-dessus, j’ai eu le plaisir de lire le commentaire élogieux de Rolland TARDY.
Peu de temps avant son décès, j’ai entendu la voix de Louis au téléphone qui écoutait plutôt sa femme Frida qui lui expliquait mon projet… d’Album Souvenir. Louis serait l’un des premiers objecteurs de conscience pour la période allant de 1941 à 1965.
Cet Album inclut à présent BUGAJNY (classe 46), EISELE, APOLINARSKI… faisant partie de bientôt 200 compagnons qui, dans leur majorité, apprécient avec joie de se retrouver avec d’autres, et qui, par leurs récits ou biographies, s’évertuent à fortifier la foi des plus jeunes.
J’ai reçu de l’un d’eux un document exceptionnel dont je cite l’éditeur au début. Je vais bientôt inclure à cette revue (OC en France en 1993) dans un lien à trouver après le parcours d’un des « jeunes » de l’Album. Tous ces « appelés » à l’armée restés neutres sont invités à participer à ce modeste « fonds d’archives » de l’OC qui a déjà contribué à nouer et renouer des amitiés après plus de 50 ans en moyenne de séparation…
Merci à Jacky TRONEL et à tous les participants de ce blog.
J.O.
Bonjour Jacques,
Merci pour votre commentaire. Pouvez-vous m’en dire plus sur cet « Album Souvenir » en préparation ainsi que sur le « document exceptionnel » que vous avez l’intention d’inclure à la « revue OC » ? De quoi s’agit-il ?
Vous pouvez me contacter à l’adresse suivante : tronel.jacky@wanadoo.fr
Merci et bien cordialement,
JT