Transfert de 96 « indésirables français » du camp de Gurs vers le camp de Nexon
Par Jacky Tronel | lundi 28 mai 2012 | Catégorie : Dernières parutions, DES CAMPS… | 9 commentairesLe camp de Gurs est connu pour avoir « accueilli », à partir du mois d’avril 1939, des républicains Espagnols puis des Juifs allemands, autrichiens et polonais. Il est moins connu pour avoir servi, du 21 juin au 6 novembre 1940, de lieu de repli à la prison militaire de Paris. Une autre période du camp béarnais reste à ce jour pratiquement méconnue, il s’agit de celle qui va du 8 juillet au 31 décembre 1940 et qui voit s’installer, à l’îlot D (baraques 17 à 20), le « Centre de séjour surveillé du camp de Gurs », prévu pour les « indésirables français » ayant fait l’objet de mesures d’internement administratif en vertu du décret du 18 novembre 1939. Le 30 décembre, 96 d’entre eux, internés politiques, sont transférés vers le camp de Nexon, en Haute-Vienne. Le lendemain 31 décembre, 23 autres « indésirables », tous qualifiés de « repris de justice », sont dirigés vers le centre de séjour surveillé de Sisteron, dans les Basses-Alpes.
Intéressons-nous aux 96 « politiques » qui arrivent à Nexon le 31 décembre 1940 et dont voici la liste :
Liste des 96 « indésirables français » transférés de Gurs vers Nexon :
1. ABADIE Pierre, né le 24/02/1902 à Birac-sur-Trec (Lot-et-Garonne), cultivateur à Birac-sur-Trec
2. AMAT Irénée, né le 01/06/1898 à Barbaste (Lot-et-Garonne), ouvrier bouchonnier à Lavardac
3. AUGUET Edmond, né le 21/11/1903 à Saint-Quentin (Aisne), balayeur municipal à Saint-Quentin
4. AURIN Joseph, né le 19/06/1899 à Condom (Gers), employé des PTT à Agen
5. BANCHERAUD André, né le 01/12/1914 à Bordeaux (Gironde), traceur à Bordeaux
6. BAUP Edmond, né le 10/05/1888 à Bézues-Bajon (Gers), agriculteur à Bézues-Bajon
7. BAYLAC César, né le 06/01/1889 à Bordeaux (Gironde), tourneur sur métaux à Bordeaux
8. BETOUS Louis, né le 25/11/1905 à Miradoux (Gers), dessinateur à Fleurance
9. BEZIA Gaston, né le 01/04/1904 à Madières (Ariège), épicier à Riscle
10. BIARD Marcel, né le 13/03/1899 à Quantilly (Cher), artificier à Tarbes
11. BIELSA Raymond, né le 21/10/1914 à Pouchergue (Hautes-Pyrénées), cultivateur à Dervielle
12. BLANQUINE Gustave, né le 02/11/1896 à Lay (Basses-Pyérénées), tourneur à Lay
13. BORDEDEBAT Fernand, né le 28/07/1902 à Bègles (Gironde), employé SNCF à Tarbes
14. BORDES Ernest, né le 26/07/1913 à La Rochelle (Charente Inférieure), Mareyeur à Puilbeaux
15. BOUIC Jean, né le 28/08/1901 à Bordeaux (Gironde), chauffeur de taxi à Bordeaux
16. CAPDUPUY André, né le 26/06/1913 à Bayonne (Basses-Pyrénées), manœuvre à Tarnos
17. CHASTELLAIN André, né le 11/08/1911 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), tourneur sur métaux à Tarbes
18. CHAUVRY Raoul, né le 03/02/1904 à Le Perreux (Seine), cafetier à Sainte-Bazeille
19. CLAUSET Charles, né le 13/02/1874 à La Bastide-Castel-Amouroux (Lot-et-Garonne), ex-secrétaire de mairie
20. COHEN Jacob, né le 01/03/1895 à Roustchouk (Bulgarie), courtier en diamants à Paris
21. COQUEMONT Auguste, né le 05/01/1895 à Fougères (Ille-et-Vilaine), artisan à Arvert
22. CREN Joseph, né le 06/05/1900 à Saint-Marc (Finistère), électricien à Cenon
23. CRESPIN Henri, né le 08/05/1902 à La Flotte-en-Ré (Charente-Inférieure), chaudronnier à La Rochelle
24. DANET Jean, né le 24/07/1896 à La Rochelle (Charente-Inférieure), employé SNCF à La Rochelle
25. DARNAUDET Gustave, né le 13/03/1906 à Saint-Paul-lès-Dax (Landes), entrepreneur de zinguerie à St-Paul
26. DAUZATS Jean, le 14/03/1892 à Labastide St-Georges (Tarn), Gérant de coopérative à St-Christoly-de-Blaye
27. DEPAY Arthur, né le 27/10/1877 à Eauze (Gers), commerçant à Vic-Fezensac
28. DESPRAT Antoine, né le 06/05/1888 à Trémolat (Dordogne), employé SNCF à Saint-Yzan de Soudiac
29. DOUGET Paul, né le 29/03/1901 à Faycelles (Lot), employé des PTT à Figeac
30. DOURTHE Abel, né le 08/10/1884 à Herm (Landes), commerçant forain à Saint-Paul-lès-Dax
31. DUBOIS Maurice Jean, né le 16/03/1884 à Pessac (Gironde), manœuvre à Pessac
32. DUCOS Pierre, né le 21/02/1888 à Marcillac (Gironde), cultivateur à Marcillac
33. DUFFIEUX Victor, né le 18/08/1890 à Montlieu (Charente-Inférieure), employé SNCF à Saint-Yzan de Soudiac
34. DUPUY Théodore, né le 06/07/1874 à Miradoux (Gers), maréchal-ferrant à Miradoux
35. DESSY René, né le 31/12/1894 à Namur (Belgique), dessinateur d’études techniques à Tarbes
36. DUSSIN Joseph, né le 16/06/1895 à Saint-Paul-lès-Dax (Landes), manœuvre à Le Bouscat
37. DUVIGNAU Paul, né le 09/07/1902 à Sabazan (Gers), commis du Trésor à Montréal-du-Gers
38. FAUCHER Henri, né le 04/02/1887 à La Ferrière (Deux-Sèvres), employé SNCF à Saint-Yzan de Soudiac
39. FAURE Henri, né le 09/08/1906 à Saint-Céré (Lot), administrateur de journal, restaurateur à Paris (20e)
40. FAUVEL Eugène, dit FOUCAUD, né le 29/11/1897 à Angoulême (Charente), facteur des postes à Bordeaux
41. FEIX Jean, né le 10/01/1908 à Forges (Corrèze), négociant à Les Quatre-Routes (Lot)
42. GARNIER Georges, né le 04/09/1892 à Bordeaux (Gironde), libraire à Marmande
43. GIRAUD Isidore, né le 04/02/1885, à St-Bonnet (Charente-Inf.), entrepreneur de transports à St-Christoly
44. HERMET Roger, né le 24/06/1915 à Bordeaux (Gironde), ajusteur-électricien à Bègles
45. JOSEPH Antoine, né le 19/02/1894 à Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne), employé SNCF à Bègles
46. JOUBERT Emile, né le 12/09/1888 à Cadillac-sur-Garonne (Gironde), employé SNCF à Bègles
47. JOURNAUD Edmond, né le 17/07/1915 à Bordeaux (Gironde), coiffeur à Bordeaux
48. KAVERDA Paul, né le 24/07/1894 à Randubondsca (Russie), manœuvre à Bègles
49. KINT ALBERT, né le 26/06/1893 à Lille, chef d’atelier à Tonnay
50. LABRUNIE Jean, né le 21/08/1896 à St-Barthélémy (Lot-et-Garonne), ancien instituteur, représentant à Ally
Personnel d’encadrement et de garde du camp de Nexon (Haute-Vienne), centre de séjour surveillé. Photo Centre France.
51. LAGOANERE Jean, né le 27/04/1875 à Castres-Gironde (Gironde), tonnelier à Pessac
52. LAGARDE Robert, né le 01/11/1914 à Le Vigan (Lot), mécanicien à Gourdon
53. LAMARQUE Aristide Georges, né le 27/11/1889 à Gabarret (Landes), tailleur à Gabarret
54. LANGLET Louis, né le 04/01/1914 à Prix-les-Mézières (Ardennes), employé d’hôpital à Charleville
55. LAPEYRE Elie, né le 08/04/1890 à Champaux (Dordogne), aide-ajusteur à Le Bouscat
56. LEBE Georges, né le 04/11/1912 à Paris, charron à Vic-Fezensac
57. LECOIN Louis, né le 30/08/1888 à Saint-Amand (Cher), correcteur de journaux à Antony
58. LESTERP Adrien, né le 18/05/1897 à La Rochelle (Charente-Inférieure), charpentier en fer à La Rochelle
59. MANCY Louis, né le 14/07/1889 à Avesnelles (Nord), métallurgiste à La Rochelle
60. MOINARDEAU Pierre, né le 02/01/1900 à La Ronde (Charente Inférieure), maréchal à La Ronde
61. MOURGUES Jean, né le 20/11/1889 à Samazan (Lot-et-Garonne), coiffeur à Sainte-Bazeilles
62. NICOLAS Albert, né le 16/09/1895 à Saint-Gaudens (Haute-Garonne),contremaître à Toulouse
63. NIGOU Alfred, né le 11/01/1901 à Decazeville (Aveyron), ajusteur-outilleur à Soues
64. NOLIBOS Raoul, né le 05/11/1890 à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées), garagiste à Tarbes
65. ORCIBAL Prosper, né le 02/11/1888 à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), s.p. mutilé, à St-Paul-lès-Dax
66. PASQUET Pierre, né le 26/04/1894 à Le Teich (Gironde), ajusteur SNCF à Saint-Yzan de Soudiac
67. PEANT Gaston, né le 01/04/1904 à Bidache (Basses-Pyrénées), typographe à Bayonne
68. PEDURAND Roger, né le 22/10/1913 à Montauban (Tarn-et-Garonne), employé de bureau à Agen
69. PELLERIN André, né le 10/05/1912 à Agen (Lot-et-Garonne), manipulant PTT à Agen
70. PENAUD Jean, né le 01/09/1892 à Saint-Aubin-de-Blaye (Gironde), cantonnier à St-Christoly-de-Blaye
71. PERRY Jules, né le 29/05/1878 à Targon (Gironde), cabaretier à Cenon
72. PETIT René, né le 12/02/1908 à Tonnay-Charente (Charente-Inférieure), employé de commerce à Bordeaux
73. PHILIP Joseph, né le 21/04/1906 à Labastide-d’Armagnac (Landes), manœuvre à Gabarret
74. PINET Alcide, né le 06/01/1882 à Carolles (Manche), ajusteur à Le Bouscat
75. PRONIS Pierre, né le 02/03/1898 à Monclar-d’Agenais (Lot-et-Garonne), charron à Chasseneuil
76. QUERE André, né le 01/05/1904 à Port-d’Envaux (Charente-Inférieure), mouleur sur métaux à Surgères
77. REBEYROTTE Joseph, né le 01/03/1896 à l’Ile d’Yeu (Vendée), employé au parc d’artillerie à La Rochelle
78. RENOULT Daniel, né le 18/12/1880 à Paris (5e), journaliste, correcteur d’imprimerie à Montreuil
79. RICHAUDEAU Charles, né le 27/08/1887 à Toulon-sur-Mer (Var), ajusteur-outilleur à Bordeaux
80. RIEUMAJOU Victor, né le 23/11/1889 à Beaucaire-sur-Baïse, courtier, gérant d’immeubles à Condom
81. ROQUE Robert, né le 21/09/1908 à Tornac (Gard), commis des PTT à Blaye
82. ROY Georges, né le 06/04/1898 à Saintes (Charente-Inférieure), ajusteur à Saintes
83. SCULFORT Emile, né le 24/03/1889 à La Rochelle (Charente-Inférieure), retraité des PTT à La Rochelle
84. SOUBRANE Léonard, né le 07/10/1896 à Eyrein (Corrèze), boucher à Gabarret
85. MINSANT André, né le 02/10/1902 à Preignac (Gironde), ajusteur à Bordeaux
86. STRIEBICH Eugène, né le 12/08/1893 à Malakoff (Seine), conférencier scolaire à Ornézan
87. TOUJA Pierre, né le 07/05/1899 à Pompogne (Lot-et-Garonne), représentant de commerce à Marmande
88. TRAPY Fernand, né le 12/10/1902 à Vitry-sur-Seine (Seine), menuisier-aviation à Toulouse
89. TREZEGUET Alban, né le 23/01/1898 à Nérac (Lot-et-Garonne), mécanicien-garagiste à Gabarret
90. TRIOULLIER Gustave, né le 27/09/1891 à La Rochelle (Charente-Inférieure), tôlier-formeur à Tasdon
91. VALLAT Etienne, né le 28/02/1890 à Chazelles (Charente), employé SNCF à Saint-Yzan de Soudiac
92. VAUDOUX Jean, né le 04/07/1884 à Nontron (Dordogne), charpentier à Le Bouscat
93. VERDONCQ Victor, né le 15/09/1893 à Roubaix (Nord), chauffeur-mécanicien à Arcachon
94. VILLOT Louis, né le 01/01/1910 à Saint-Médard-d’Excideuil (Dordogne), ajusteur à Bordeaux
95. ZION Michel, né le 06/12/1892 au Bourget (Seine), tailleur sur verre à Paris
Le dernier transféré en provenance de Gurs est arrivé isolément, le lendemain 1er janvier 1941 :
96. CASTAING-DEBAT Léon, né le 08/04/1889 à Lourdes (Hautes-Pyrénées), retraité des PTT à Lugagnan
Télégramme annonçant le transfert de 96 internés administratifs du camp de Gurs vers le centre de séjour surveillé de Nexon.
Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, Pau, 77 W 23
Geoges Lassalle, évadé en gare de Toulouse, fusillé le 26 mars 1944…
Georges Lassalle fait partie du groupe des « internés administratifs français » qui, le 31 décembre 1940, en comptait 97 au départ de Gurs pour Nexon. Il réussit à s’évader lors de son transfert, en gare de Toulouse. En 1943, sous le pseudonyme de Félix, il est nommé responsable clandestin du parti communiste pour l’inter-région de Limoges. Arrêté le 7 mars 1944, il est écroué à la prison de Limoges. Le 25 mars, 25 détenus-otages sont extraits de cette prison et sont conduits à Brantôme (Dordogne) pour y être fusillés, en représailles à l’attentat contre le général Walter Brehmer ayant causé la mort de deux Allemands. Le 26 mars 1944, Georges Lassalle est fusillé aux côtés de Georges Dumas, père de l’ancien ministre Roland Dumas.
Notice biographique de Georges Lassalle :
Fils d’un ouvrier métallurgiste, Georges Lassalle entre en apprentissage aux Forges de l’Adour et devient ouvrier mouleur. En 1922, il adhére au Parti communiste et l’année suivante au syndicat C.G.T.U. des ouvriers métallurgistes de Boucau dont il est un temps le trésorier et jusqu’en 1929 le secrétaire. « Dévoué et consciencieux » estime le préfet des Landes qui ajoute dans un rapport de 1928 : « Il s’est imposé à l’attention de ses camarades par son acharnement à travailler pour s’instruire. Syndicaliste militant et propagandiste de réelle valeur, il a l’esprit de classe mais il reste toujours calme et mesuré dans ses propos. » Le syndicat, très affaibli par l’échec des grèves de 1920, retrouve sous sa direction puissance et audience : il groupe plus de 1 000 cotisants sur les 1 600 ouvriers de l’entreprise.
Lorsque est constituée la 12e Région unitaire en juin 1926, Georges Lassalle est élu membre de la commission exécutive puis secrétaire adjoint en 1930. Après 1927, il siège au comité régional communiste de la Région pyrénéenne. Le Parti communiste le présente aux élections législatives du 22 avril 1928 dans la 2e circonscription de Mont-de-Marsan (Landes) : il recueille 833 voix, soit 6 % des suffrages exprimés. La direction des Forges de l’Adour le renvoit pour faits de grève en 1929. La même année, il est élu conseiller municipal avant d’être, le 12 juillet 1930, maire de Boucau en remplacement de Maurice Perse qui avait été révoqué en raison des incidents provoqués par les grèves de mai-juin. Georges Lassalle est lui-même condamné à un mois de prison avec sursis « pour provocation de militaires à la désobéissance » et suspendu pendant un mois de ses fonctions de maire par arrêté préfectoral d’octobre 1930. Il se présente aux élections législatives du 1er mai 1932 dans la 2e circonscription de Mont-de-Marsan (Landes) et obtient 515 voix (5 % des suffrages exprimés.)
Devenu représentant de commerce à la maison Singer et « employé consciencieux » selon le préfet, il ne fait plus parler de lui entre 1932 et 1936. On le retrouve à cette dernière date dans les Hautes-Pyrénées. Candidat aux élections législatives d’avril 1936 dans la circonscription d’Argelès-Gazost, il recueille 539 voix (4,7 % des suffrages exprimés). Il est de 1937 à 1939 secrétaire de la Région communiste qui avait son siège à Tarbes.
Démobilisé le 17 juillet 1940, il est arrêté à Tarbes le 8 Novembre 1940 avec d’autres militants communistes (Marcel Biard, André Chastellain, Raymond Peyrés,…) et interné au camp de GURS (Basses Pyrénées). Il s’évade en gare de Toulouse, lors de son transfert vers le camp de NEXON (Haute-Vienne) le 31 décembre 1940.
Entré dans la clandestinité, il participe à l’organisation de la Résistance dans les régions de Perpignan, Lyon, du Centre de la France. Arrêté à Limoges au mois de Mars 1944, il est fusillé par les Nazis le 26 Mars 1944, à Brantôme (Dordogne). Georges Lasalle s’était marié le 7 juillet 1922 au Boucau (Basses-Pyrénées). Source…
Je suis frappé par le fait qu’il y ait 9 agents SNCF dans ce décompte dont 5 issus de Saint-Yzan de Soudiac ! Selon vous que leur reprochait-on ? Etaient-ils des communistes ? Et avez vous une idée de ce qu’il a pu leur advenir ?
Pour l’heure, je ne peux donner un avis et une réponse que pour trois des 9 « agents SNCF », disposant de la notice individuelle de chacun d’eux. Tous les trois sont communistes. Il s’agit de JOUBERT Émile, ex-gérant du « Bulletin de l’Union des Syndicats », de PASQUET Pierre et de VALLAT Étienne, qualifiés d’extrémistes. Tous les deux sont d’ex-membres du PCF, PASQUET étant désigné comme ancien chef de la cellule communiste de St-Yzan de Soudiac.
Il est possible, voire probable, que plusieurs des anciens membres actifs de la cellule du PCF de St-Yzan de Soudiac, tombant sous le coup du décret du 18 novembre 1939, aient été jugés indésirables et, à ce titre, aient été placés en centre de séjour surveillé. D’ailleurs, tous les trois sont arrivés au camp de Gurs le 8 juillet 1940, en provenance du centre de séjour surveillé de la prison de Dax.
Quant au fait de savoir ce qu’ils sont devenus… Une chose est sûre, de Gurs ils ont été transférés sur le camp de Nexon puis, de là, ont été dirigés vers d’autres centres de séjour surveillé, en métropole, ou bien, comme pour un certain nombre d’entre eux, transportés vers les bagnes d’Afrique du Nord.
Les 9 agents SNCF étaient, vraisemblablement, syndicalistes ou/et communistes. Ce reproche, qui leur avait été adressé sous la Troisième République finissante, leur a été confirmé par l’État français.
Merci de votre réponse rapide. Ce qui m’avait interpellé, outre le fait que je suis un ancien cheminot, c’était surtout que parmi eux, il y avait un natif de Trémolat (24) et qu’un de mes oncles par alliance (aujourd’hui retiré près de Mussidan) qui était maquisard était en relation, à l’époque, avec Mr Vignal, le cordonnier de Trémolat si ma mémoire est bonne.
Petite fille de Gaston Peant, je viens de regarder ce petit document… Mais ceci ne montre pas les horreurs vécues dans tous ces camps, quel qu’ils soient. Un sujet tabou dont on ne parlait pas enfants.
Pensées
La question des conditions de vie dans les camps de séjour surveillé et de la souffrance des internés administratifs, comme celles qu’a connu votre grand-père, a été maintes fois abordée sur ce blog. Lire par exemple l’article : « S.O.S. à tous les gens de cœur » – Centre pour « indésirables français » du camp de Gurs…
Si vous aviez des documents (photos, lettres, témoignages…) relatifs à l’internement de Gaston Peant, merci de me le faire savoir. Bien à vous, JT
Je viens de tomber sur votre site et je vois que dans les indésirables il y a une personne qui s’appelle Mr Coquemont Auguste qui fait partie de mon arbre Généalogique. Pouvez-vous m’en dire plus sur les causes de son internement. En vous remerciant.
Bonjour, est-ce que vous auriez plus d’info sur ces personnes là s’il-vous-plaît?
À la fin 1943, plusieurs internés de Saliers sont dirigés vers le camp de Nexon et inversement :
Par arrêté du 14 août [1943?] du préfet des Bouches-du-Rhône, Georges Dorkeld est muté au camp de Nexon.
2 octobre 1943 : Paul Schaenotz est dirigé sur le Camp de Nexon.
14 décembre 1943 : Lucien Fourman est dirigé du camp de Saliers sur le camp de Nexon.
16 décembre 1943 : Jean Dour est Transféré au camp de Nexon.
28 décembre 1943: Charles Belloni est transféré du camp de Nexon vers celui de Saliers où il arrive le 30 décembre 1943.
À Gérard Coquemont :
Interné « politique », Auguste Coquemont était vraisemblablement communiste. Il se trouvait en « Centre de Séjour Surveillé » à ce titre. Pour rappel, le 26 septembre 1939, Édouard Daladier (président du Conseil) signait un décret-loi prononçant la dissolution du Parti Communiste, après l’annonce du pacte germano-soviétique…
Vous en saurez davantage en consultant aux Archives départementales de son lieu de résidence. L’assignation à résidence en CSS (Centre de Séjour Surveillé) étant une mesure d’internement administratif prise par le préfet, se diriger vers les archives du Cabinet du Préfet.
Je suis le fils de Georges Lassalle, dont je viens de découvrir la biographie en fin de site. J’avais dans un premier temps pris connaissance de la liste des 96 de Gurs et n’avais pas vu le nom de mon père ; je n’avais pas totalement « déroulé » la page. Donc Georges devrait être ajouté à la liste qui deviendrait « les 97 de Gurs ».
La première Bio que j’ai trouvé sur le net (en 2005), était dans l’histoire sociale des Landes, et comportait des inexactitudes (la première étant la photo); j’ai eu quelques difficultés à y faire apporter les rectifications et des compléments nécessaires.
Dernièrement, j’ai eu l’occasion de feuilleter le « dictionnaire des fusillés », mais mon père n’y figure pas. J’ai seulement trouvé dans les pages de la fin un Georges Lassalle de Lons (près de Pau) mais il ne s’agit nullement de mon père. Je vais essayer de prendre contact avec la maison d’édition.