Inspections de la Feldkommandantur au camp de nomades des Alliers
Par Jacky Tronel | samedi 23 juillet 2011 | Catégorie : Dernières parutions, DES CAMPS… | 13 commentairesLes 11 et 12 décembre 1940, le médecin de la Feldkommandantur d’Angoulême inspecte le « camp de concentration des nomades », situé à Sillac Les Alliers, au sud-ouest d’Angoulême, en bordure de la voie ferrée Paris-Bordeaux.
Le rapport qui en résulte fait état d’une « situation scandaleuse […] contraire à la dignité humaine ». Les autorités d’occupation pointent du doigt la gestion désastreuse de ce camp d’internement français et mettent en demeure le préfet de la Charente d’y remédier dans l’urgence : « l’apparition […] de maladies infectieuses susceptibles de constituer un danger de contagion pour la population civile vivant aux environs du camp des Alliers est à craindre ». Quand les Allemands donnaient aux Français des leçons sur la tenue des camps d’internement !…
Initialement construit pour recevoir des réfugiés espagnols… le Camp des Alliers a servi de camp de regroupement des Tsiganes, de novembre 1940 à mai 1946.
Revenons sur les conditions de (sur)vie dans ce camp d’internement, entre 1940-1941…
Rapport du médecin de la Feldkommandantur 749
Les reproches adressés par les autorités d’occupation allemandes au préfet de la Charente portent sur les toits des baraques qui laissent passer l’eau, sur l’absence de carreaux aux fenêtres, sur l’absence de chauffage, sur l’absence de matériel d’entretien, sur l’insuffisance du ravitaillement, sur l’état sanitaire lamentable constituant une source potentielle d’épidémies faisant courir un danger tant pour les résidants que pour le voisinage du camp…
Compte-rendu du directeur du Camp des Alliers
Le 14 décembre 1940, le directeur du camp, M. Soulié, rédige un rapport qu’il destine au préfet et dans lequel il brosse un tableau de la population internée :
« Sur les 350 logés au Camp, il y a lieu de tenir compte que 250 habitent dans leur roulotte et y vivent leur vie normale. Les autres sont, en grande partie (60 environ), des évacués de la Moselle qui avaient tenté de rejoindre leur localité d’origine, mais ont été refoulés le 12 septembre dernier par les Autorités occupantes de St-Dizier ».
On apprend que par suite d’un cas de fièvre typhoïde, tout le camp a été « consigné », le 6 décembre.
En conclusion de son compte-rendu, le commandant du Camp déclare : « À mon avis, malgré l’habitation plutôt inconfortable et le restrictions alimentaires, l’état sanitaire du Centre est assez bon… ».
Réponse du préfet…
Dans une lettre du 17 décembre 1940 adressé au colonel commandant la Feldkommandantur, le préfet fait savoir qu’il a « immédiatement pris toutes dispositions nécessaires pour que des améliorations soient apportées à la situation actuelle »…
Il ne peut s’empêcher de conclure en discréditant la population internée :
« Il est grandement souhaitable que la consignation au camp puisse prendre fin pour permettre à ceux des nomades en état de travailler de ne pas rester oisifs. Il serait en effet anormal que ces individus, dont la plupart ne sont exempts de tout reproche, soient hébergés gratuitement et à ne rien faire, alors que des familles plus intéressantes souffrent encore de la faim et du froid et se trouvent, de ce fait moins favorisées ».
Rapport du médecin de l’Inspection départementale d’hygiène
Le médecin-inspecteur s’est rendu au camp le 17 décembre, accompagné du Docteur Roy. Le rapport qu’il adresse au préfet est accablant :
« J’ai constaté avec une certaine amertume, que ce camp était dans un état lamentable : Les baraques en planches ne sont pas fermées hermétiquement ; de nombreux interstices ne peuvent préserver les malheureux qui s’y trouvent contre la pluie et le froid. D’autre part, le nombre de lits et de couvertures est insuffisant. J’ai vu des femmes et des enfants couchés sur des planches humides, enveloppés tous ensemble dans une couverture. Un seul puits, dans le camp, ne permet pas à tous ces gens de se laver comme ils le devraient.
À ces conditions hygiéniques très défectueuses s’ajoute une insuffisance alimentaire.… ».
Nouvelle mise en demeure d’apporter des améliorations
Le 10 février 1941, le colonel Neymann, commandant la Feldkommandantur 749 basée à Angoulême « prie maintenant la Préfecture d’accélérer le plus possible l’aménagement du Camp des Alliés [sic].
Il faut compter sur une inspection du Camp pour le 17.2.41 par une autorité militaire supérieure allemande. La Feldkommandantur compte que l’aménagement du Camp dans le sens préconisé sera terminé sans faute à la date indiquée. »
Nouveau rapport du médecin de l’Inspection de la Santé
Le 5 juin 1941, ce médecin s’adresse au préfet en ces termes : « Je me permets d’attirer à nouveau votre attention sur la situation lamentable du Camp des Alliers, et sur la nécessité qu’il y a à prendre dans le plus bref délai possible des mesures capables de remédier à l’insuffisance des moyens actuels ; j’estime qu’à l’approche de la saison chaude, il est de mon devoir de vous signaler le danger constant qui plane sur les habitants de ce camp ; si l’on n’intervient pas efficacement, des épidémies dont il est difficile de prévoir la marche et la gravité, peuvent apparaître d’un moment à l’autre et avoir des répercussions les plus graves aussi bien dans le camp que dans ses environs immédiats.
Voici un résumé de la situation telle qu’elle m’est apparue au cours d’une inspection faite dans l’après-midi du 4 juin.
Les deux baraquements servant à abriter ces nomades sont en mauvais état ; les toitures ne sont pas hermétiques et bien souvent il pleur à l’intérieur des baraques. Les nomades couchaient autrefois sur des lits en bois, mais durant l’hiver qui a été rude, étant privés de chauffage, ils ont trouvé beaucoup plus simple de s’en servir pour faire du feu ; actuellement tous ces gens couchent pêle-mêle sur de vieux grabats d’une saleté repoussante, et sont pour la plupart couverts de poux, de gale et d’infections cutanées diverses. Ces locaux sont rarement nettoyés et désaffectés ; chacun y fait à l’intérieur sa petite cuisine, et il est impossible dans ces conditions d’obtenir l’ordre et la propreté.
Quant aux habitants de ce camp, leur propreté morale égale leur propreté physique ; les enfants au nombre de 100 ont sous les yeux toute la journée, les pires exemples ; ils ne se lavent jamais et leurs occupations favorites consistent à aller mendier en ville avec leurs parents.
L’eau servant à l’alimentation provient d’un puits situé à l’intérieur du Camp. Ce puits est à proximité des fosses d’aisances. J’ai prié le Directeur du Camp de faire procéder de toute urgence à l’analyse bactériologique de cette eau. Les fosses d’aisance sont dans un état répugnant ; une odeur nauséabonde se dégage de ces locaux et empeste l’atmosphère environnante. La propreté la plus élémentaire n’est jamais faite et aucune désinfection n’est pratiquée.
En résumé, l’hygiène de ce camp est inexistante et il est même étonnant que les malades n’y soient pas plus nombreux. Cependant, toutes les conditions sont réunies pour permettre l’éclosion d’épidémies graves comme la dysenterie bacillaire et le typhus exanthématique. Des mesures urgentes s’imposent donc… ».
Quelques-unes des améliorations mises en œuvre
Le 8 juillet 1941, le directeur du Camp adresse un rapport au préfet dans lequel il rapporte enfin quelques nouvelles positives : « Une dizaine de familles ont mis en culture des parties du Camp qui leur ont été réparties et, certaines d’entre elles commencent à retirer de leurs jardins une partie appréciable de leur nourriture. La culture collective des autres parties ensemencées a déjà permis d’alimenter partiellement les nomades à la charge de l’État. […]
En attendant l’installation des douches les enfants de 5 à 12 ans ont été lavés par le service d’assistance sociale, le lundi 30 juin. Le jeudi 13 juillet, tous les enfants de 6 à 13 ans (46 filles – 49 garçons) ont pris part à une classe de plein air, chants, jeux, mouvements d’ensemble, etc… sous la direction de Mlle Darras, du Soutien Français. […]
En général, la situation matérielle et hygiénique du Camp s’améliore journellement.
Dès que l’assainissement de l’eau, l’installation des douches et la désinfection des vêtements sales et usagés seront terminés, il n’y aura plus lieu de craindre une épidémie provoquée par la saleté proverbiale des nomades. Mais il restera encore à prévoir, lorsque la température deviendra moins clémente, l’amélioration du couchage et du logement, ainsi que la question vêtement et chaussures.
Il est à remarquer toutefois, qu’en même temps que le goût du travail, les plaisirs de la propreté et de l’hygiène commencent à être inculqués à un certain nombre de nomades. »
Le 15 août, Monsieur Soulié signale que « les travaux d’aménagement sont terminés depuis le 29 juillet. […] Le château d’eau, d’une contenance de 6 000 m3 se remplit automatiquement à l’aide d’une moto pompe qui fonctionne normalement. Le contenu de ce récipient est javellisé dans les proportions indiquées par Monsieur le Médecin Inspecteur de la Santé.
Les douches, facultatives jusqu’ici, fonctionnent très bien, et sont assez fréquentées. 40 douches ont été prises dans les deux derniers jours de juillet et plus de 150 en août.
Les coupes de cheveux obligatoires commencent à être appréciées. Les parents n’opposent plus la même mauvaise volonté. On a pourtant dû employer la contrainte pour obliger quelques hommes et jeunes gens à passer sous la tondeuse et sous la douche. En principe, tous ceux qui pour des infractions aux consignes ou à la discipline du Camp ont dû être enfermés dans les violons, n’en sont libérés qu’après une toilette complète. Cette mesure a le double avantage de les rendre plus propres et de leur inspirer une crainte plus grande de la mise au violon.
Une cloison de séparation a été placée dans une des baraques pour permettre le groupement des enfants qui fréquentent l’école maternelle dont les cours sont commencés depuis le 1er août. Deux religieuses réfugiées de la Moselle apprennent à lire aux enfants qui comprennent la langue française. Elles apprennent aussi le français à ceux qui ne le comprennent pas encore. Elles enseignent aussi la couture et les soins de propreté.
Conformément aux instructions de M. le Docteur Joucla et de M. Navarre, cinquante de ces enfants vont être pris en charge à partir du 1er septembre et nourris par le Camp sous la surveillance des deux religieuses. Le nombre d’enfants étant d’environ 150, une nouvelle liste de 50 autres enfants seront pris en charge le mois suivant en remplacement des 50 premiers.
Des séances de vaccination ont eu lieu les 7, 21 et 25 juillet.
Le service de police et de surveillance, composé de deux gendarmes permanents et de quatre gardes civils est plus efficace que précédemment. Il n’a pas été nécessaire, jusqu’à présent, de faire effectuer la surveillance de nuit par les nomades, les déprédations ayant cessé depuis un certain temps.
Dans les premiers jours d’août une visite du Camp, et tout particulièrement des enfants a été faite par le Docteur Vaucher, Directeur des Activités Médicales de la Croix Rouge Française, accompagné de Mlle Mohr, assistante sociale. »
Pour en savoir plus…
Sources : Archives départementales de la Charente, 1 w 41.
La photo ci-contre reprend le visuel de l’exposition « Le camp d’internement des Tsiganes en Charente », qui a eu lieu du 7 au 13 avril 2010 au Centre social des Alliers, parallèlement à la sortie du film de Tony Gatlif « Liberté » : lien…
La photo de la plaque du « Camp des Gitans de Saliers » est de Jacques Sigot, pionnier dans l’étude de la question tsigane et plus particulièrement du Camp de Montreuil-Bellay…
Les portraits en médaillon proviennent des Archives départementales de la Dordogne (1 W 149) et du Service historique de la Défense, DAT (13 J 1449).
Voir sur ce blog l’article : L’exclusion et la répression des Tsiganes en Dordogne avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale qui revient sur le décret-loi du 6 avril 1940 « interdisant la circulation des nomades pendant toute la durée de la guerre »…
Bonsoir,
Ma mère et ses parents ont été internés au camp des Alliers.
Mon grand-père s’appelait Leman Fréderique et ma grand-mère, Chrisman Berthe.
J’aimerais retrouver des photos ou documents les concernant.
Merci
En application de la loi du 16 juillet 1912 et du décret du 16 février 1913, des mesures de surveillance et de fichage des Tsiganes sont mises en place : le carnet anthropométrique d’identité (individuel) et le carnet collectif destiné au chef de famille, la plaque de contrôle spécial de véhicule. Les carnets sont munis de photos anthropométriques. Il est possible que vous retrouviez ces documents dans les fonds de la Préfecture, conservés aux Archives départementales de la Charente. Cordialement, JT
Le beau livre-témoignage de Paola Pigani, publié aux Éditions Liana Levi, sort en en août prochain. L’auteure décrit la vie quotidienne des gens du voyage internés au camp des Alliers à Angoulême de 1939 à 1946.
Avec justesse et poésie, elle évoque l’arrachement à la vie nomade puis l’extrême dénuement qui a suivi.
Lire ce livre et le partager me semble important.
Merci pour l’info ! Il semblerait que le titre exact de ce premier roman soit : « N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures ». La sortie est annoncée pour le 22 août 2013. JT
Bonjour,
Je confirme le titre de Paola Pigani, il est magnifique. Elle est venue le présenter cette semaine à la MCL à Angoulême, Alexienne Winterstein (personne internée qui a inspiré le roman) a été promue citoyenne d’honneur de la ville d’Angoulême en témoignage et reconnaissance de ce qu’elle a subit du fait du gouvernement de vichy et plus tard du gouvernement provisoire.
Elle a reçu cette distinction tout comme les autres personnes que nous avons pu retrouver.
Deux autres précisions : la plaque ne correspond pas à ce camp, il s’agit du camp de Saliers près de Nimes, ce qui explique les dates.
Je peux vous faire parvenir une photo de la stèle si vous souhaitez qui correspondrait mieux à votre article.
Message à destination de Rose Marie Lucas, nous (le centre social des Alliers) possédons une autre photo du camp avec des enfants et quelques adultes, par ailleurs nous avons de larges extraits des documents récupérés aux archives départementales. Si vous le souhaitez, contactez-nous. 05 45 25 08 15.
Merci Stéphane pour votre message.
Le livre de Paola Pigani – que l’éditeur m’a envoyé en service de presse – fait partie des prochains livre que je dois lire, pour en faire une recension sur mon blog…
J’accepte votre proposition : faites-moi parvenir svp la photo de la plaque du camp des Alliers que je pourrais ainsi introduire dans mon article, à la place de celle du camp de Saliers. Et si ce n’est pas trop demander, la « photo du camp avec des enfants et quelques adultes », celle à laquelle vous faites référence dans votre réponse à Rose-Marie Lucas. Cela me permettra d’illustrer le compte-rendu de lecture du livre de Paola Pigani…
Bien cordialement, JT
Bonjour,
Je m’appelle Pascal Brun. Je suis de souche Manouche par ma mère. Le nom de famille de ma grand-mère est Winterstein. Elle était au camp d’Angoulême.
J’aimerai savoir si vous avez des éléments qui pourraient m’aider à retrouver des traces historiques (listes de personnes, internet, etc). Merci d’avance.
Bonjour Pascal,
Vous devriez prendre contact avec les archives départementales de la Charente (Hôtel du Département, 31 boulevard Émile Roux, 16000 Angoulême, tél. 05 16 09 50 00, contact@cg16.fr).
Bien qu’ayant peu travaillé sur ces fonds d’archives, j’ai retrouvé quelques notes au sujet de la cote 4 M 157 / 4 M 158. J’y ai vu des listes d’interné(e)s, dont une liste nominative des « femmes de nationalité allemande ou originaires de territoires de l’Empire allemand (tel qu’il était délimité avant le 1er mars 1940) qui se sont présentées devant la commission – 1940 » : 792 noms du n°1 GILLES Christine, épouse HENN au n° 792 OPPENHEIMER, née OPPENHEIMER Klara. Ces femmes allemandes semblent avoir été enregistrées au Camp des Alliés puis ensuite avoir été transférées sur le Camp de Gurs (Basses-Pyrénées).
Espérant que cette information vous sera utile…
Cordialement, JT
Bonjour Jacky
Merci pour toutes ces infos! Je vais faire la démarche auprès des archives. Merci encore pour les infos ! J’espère avoir quelques éléments sur ma famille car j’aimerai les partager avec ma mère et ma famille. Je vous ferai part de mes recherches. A bientôt et merci encore.
Bonjour,
Monsieur Brun, nous avons au centre social des notes prises par des personnes ayant fait des recherches aux Archives départementales. Sur ces notes on retrouve des références à différentes familles dont plusieurs Winterstein.
Ces notes font références elles aussi aux liasses des Archives départementale, ce qui pourrait vous aider dans vos recherches.
Il semble par contre que très peu d’images subsistent. Etes-vous en famille avec les Winterstein vivant sur Angoulême ?
N’hésitez pas à nous contacter.
… Par ailleurs, Caroline Parietti, lors de ses études de documentariste à Angoulême, a produit plusieurs documentaires sur le sujet que vous pourrez retrouver ici : http://vimeo.com/user15734633
Je viens juste de refermer le livre de Paola Pigani et je suis bouleversée. Quelle œuvre! Décrire l’abomination sans rien omettre avec tant de pudeur et de poésie, c’est du grand art. Je suis heureuse de voir les commentaires sur ce site: tous ces gens qui cherchent leur famille, leur passé. J’ai toujours adoré, enfant, l’arrivée des Bohémiens dans notre village. Roulottes, chevaux, enfants si différents qui aiguisaient ma curiosité et fréquentaient notre école pendant un mois, parfois moins, parfois plus… Leur vie de nomades me faisait rêver, moi, la petite paysanne qui ne connaissait rien d’autre que son village. Enfin, il y avait quelque chose de nouveau à observer, à vivre.
J’avais la chance d’avoir des parents et des grand-parents aux cœurs ouverts qui ne m’ont pas appris à avoir peur de ces familles. Malheureusement je ne me souviens que d’un prénom, une petite fille comme moi, elle s’appelait Philomène. Prénom chantant, aux sonorités inconnues dans ma Bourgogne natale.
J’écris depuis toujours, et je peux dire qu’à cette époque là, vous, les Manouches, Bohémiens et autres gitans, vous avez largement contribué à mon inspiration. Vous êtes présents dans certains de mes poèmes.
Voilà, je n’ai rien d’autre à vous apporter que ce témoignage.
[…] Pour en savoir plus lire le billet publié par Jacky Tronel le samedi 23 juillet 2011 sur le site Cherche-midi-mauzac […]