« Injustement condamnés » : prologue du 6e Festival international de la Poésie à Paris
Par Jacky Tronel | dimanche 30 septembre 2012 | Catégorie : ACTUALITÉS, Dernières parutions | 1 CommentaireLa 6e édition du Festival International de la Poésie à Paris se tiendra du 7 au 13 octobre 2012, en divers lieux de la capitale : Le Procope, l’Entrepôt Galery, le Théâtre du Temps, la Salle du Conseil Municipal de la Mairie de Paris XXe, la Maison de l’Amérique latine, le Centre Culturel Berbère, la Maison de Bretagne et la Salle Culturelle Jean Dame. Conférences, performances, spectacles, lectures et débats seront au programme de ce festival qui ouvre aux grands débats d’opinion et engage des réflexions sur « l’innocence condamnée ». Dimanche 7 octobre, à 16 h, je participerai aux côtés de Claude Guillaumaud-Pujol et de Giovanni Dotoli à la table ronde qui tiendra lieu de prologue, sur le thème : « Injustement condamnés ». Lieu : Le Procope, 13 rue de l’Ancienne Comédie, Paris VIe.
Deux mots sur le Festival International de la Poésie à Paris…
« Poètes à Paris est un mouvement fédérateur à épanouissement universel tendant à faire émerger ou découvrir, encourager, promouvoir le poète vivant et la poésie à travers des rencontres artistiques et culturelles, soutenues par un travail sur la recherche, l’éducation, la formation, et ponctuées par un festival populaire, créé en 2007. »
Contact :
Yvan Tetelbom, fondateur
yvan.tetelbom@wanadoo.fr
00 33 (0)6 14 32 18 26
http://www.poetesaparis.fr.
« Poètes à Paris engage une réflexion sémantique à caractère social, culturel, intellectuel et philosophique sur l’état du monde, vers quelle destinée il se dirige, comment vivre ensemble par-delà nos égoïsmes, nos différences. C’est un festival populaire. Il a pour but que les populations qui se croisaient hier, se rencontrent aujourd’hui dans les salles comme sur scène, se parlent, et surtout échangent. La culture permet cela. Car nous avons tout à apprendre de l’autre, pour mieux se connaître soi-même.
Les artistes qui viennent à ce festival sont des poètes, des penseurs, des musiciens qui chantent, des peintres qui écrivent des poèmes, des comédiens entre rire et drame qui n’hésitent pas à arpenter les grands textes, des artistes qui clament leur refus d’une société axée sur le seul profit, des cinéastes, des conférenciers sur le thème VOIR – ÉCOUTER – COMPRENDRE LE MONDE, des poètes en herbe qui s’essaient à leur première scène.
Le Festival touche autant les jeunes que les plus âgés, les personnes égarées, les amoureux de la poésie, ceux pour qui la poésie est signe d’évolution, d’émancipation, les nostalgiques de la belle langue française, les étrangers qui se passionnent pour la culture française sans avoir à renier leur langue d’origine.
La symbolique du festival ? Ce festival ne produit pas de la poésie pour la poésie. Mais il la traverse sans cesse. Car c’est l’homme dans son humanité qui nous intéresse, sa sensibilité dans l’espace et le temps, tout témoignage qu’il peut rapporter aux vivants son esprit militant contre toutes formes d’injustice qui passe par son rapport exigeant à la VÉRITÉ, les questions fondamentales qu’il se pose sur l’existence. Contre toute attente, la poésie est un chant intérieur partagé par tous, de nature universelle comme l’amour, et par ce biais nous pouvons réunir, réunifier, recomposer de l’humanité. »
Dimanche 7 octobre 2012 : « Injustement condamnés »
PROLOGUE, 16 h. – Toutes affaires d’innocents mis en prison seront évoquées y compris l’affaire Florence Cassez. Avec la participation de Giovanni Dotoli, écrivain et universitaire italien, Claude Guillaumaud-Pujol, auteur de Prisons de femmes et Jacky Tronel, attaché de recherche à la Fondation Maison des sciences de l’homme et administrateur du blog Histoire pénitentiaire et Justice militaire.
Café Le Procope, 13 rue de l’Ancienne Comédie, 75006 Paris, Métro Odéon. Entrée libre + gouter 10 €
Les trois intervenants du dimanche 7 octobre,
à 16 h.
Giovanni Dotoli, professeur de langue et de littérature françaises à l’université de Bari (Italie), auteur d’un grand nombre d’ouvrages sur la littérature et traducteur d’auteurs francophones en italien. Il dirige un certain nombre de collections et de revues.
Il évoquera l’affaire Florence Cassez. Pour mémoire, cette affaire concerne le sort d’une ressortissante française condamnée par la justice mexicaine, en 2009, à une peine de soixante ans de prison pour enlèvement, séquestration, délinquance organisée et possession d’armes à feu et de munitions à l’usage exclusif des forces armées. Florence Cassez clame son innocence…
Source photo : AFP.
Claude Guillaumaud-Pujol, maître de conférence spécialiste des États-Unis, membre du conseil d’administration d’Ensemble contre la peine de mort, est l’auteure de Prisons de femmes – Janine, Janet & Debbie, une histoire américaine, préface de Danielle Mitterrand, aux Éditions Le Temps des Cerises.
Ce livre brosse le portrait de trois femmes afro-américaines détenues à la prison de Cambridge Springs, en Pennsylvanie. Il fait le point sur les conditions générales de la détention, la vie quotidienne des femmes, leurs moyens d’expression face au système judiciaire, etc. Claude Guillaumaud-Pujol élargit son propos à une analyse de la situation carcérale aux Etats-Unis, partant du constat quelque peu déroutant que le pays représente 5 % de la population mondiale mais un quart de la population carcérale mondiale. Pourquoi ? Qu’est-ce que cela révèle sur le système judiciaire américain ? Quels sont les mécanismes qui mènent à l’incarcération, les moyens d’expression de ces prisonnières face au système judiciaire et enfin, quelle est la vie quotidienne de ces femmes ?
Pour en savoir plus, cf le blog de Philippe Poisson : Prisons de femmes.
Jacky Tronel, attaché de recherche à la Fondation Maison des sciences de l’homme (Paris) et responsable scientifique du programme de recherche sur la prison du Cherche-Midi, coordinateur de rédaction de la revue d’Histoire Arkheia, membre du comité scientifique de la revue Histoire pénitentiaire et administrateur du blog Histoire pénitentiaire & Justice militaire.
Ma communication sera centrée autour de la figure de Louis Lecoin, pacifiste et libertaire, prisonnier politique. Louis Lecoin a passé une douzaine d’années de sa vie de militant en prison (Le Cherche-Midi et La Santé) et en camps d’internements (Gurs, Nexon, le fort de Djelfa et Bossuet, en Algérie). Il est connu pour avoir pris la défense de Sacco et Vanzetti, publié un manifeste contre la guerre en septembre 1939 (« Paix immédiate ») et lutté pour obtenir le statut des objecteurs de conscience, au prix d’une grève de la faim de 22 jours, engagée à l’âge de 74 ans…
C’est l’incarnation même du prisonnier innocent dont le combat pour la paix, la liberté et la justice n’a jamais faibli. Le récit de son parcours d’homme de conviction sera ponctué par la lecture de quelques textes engagés, extraits de courriers et entretiens sur des sujets liés à la guerre, à la paix, à l’objection de conscience et à la peine de mort…
Belle initiative que ce festival. J’y prendrais volontiers part!