« Les causes qui meurent sont celles pour lesquelles on ne sait plus mourir », Mauzac, 1942

Prison militaire de Mauzac (Dordogne), 1942. Groupe de prisonniers politiques du SOE, évadés le 16 juillet 1942.

« Malgré les demandes réitérées des gardiens, les détenus avaient refusé d’enlever la belle maxime de Maurice Barrès : Les causes qui meurent sont celles pour lesquelles on ne sait plus mourir », ainsi parlait Pierre-Bloch. Or cette citation est-elle vraiment de Maurice Barrès ? Se pourrait-il qu’elle ait pour auteur Louis Veuillot, journaliste et écrivain français du XIXe, à qui l’on doit cette maxime : « Les causes qui meurent sont celles pour lesquelles on ne meurt pas » ?

Pierre-Bloch et les anglais du SOE (Special Operations Executive)

Pierre-Bloch, député SFIO, inculpé d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État, fait l’objet d’un mandat de dépôt le 22 octobre 1941. Écroué à Périgueux, puis à la prison militaire de Mauzac à partir du 14 mars 1942, il s’en évade avec dix autres détenus, dans la nuit du 15 au 16 juillet 1942.

Tous font partie du SOE. La réussite de l’évasion leur permet de retourner à Londres et de se remettre tous en selle. Certains d’entre eux sont renvoyés en mission en France comme chefs de réseau (réseaux action dits « réseaux Buckmaster », rattachés à la section F du SOE).

Qui sont les « politiques » photographiés aux côtés de Pierre-Bloch ?

Sauf erreur, on remarque sur la photo, de gauche à droite :

Jean Bouguennec (visage « mangé » par la lumière), Raymond Roche, Jean Breuillac (pantalon bouffant et chaussettes montantes), Jean Le Harivel, Philippe Liewer, Pierre-Bloch (mains tenant les revers de sa veste), Perrin, Michael Trotobas, Georges Bégué, Abel, John Hayes (moustache et bouc), Robert Lyon, Pierre Manuel, Marc Jumeau (en short) et Emmanuel Fleuret (à l’écart).

À l’exception de cinq d’entre eux, tous font partie de l’évasion collective qui a lieu dans la nuit du 15 au 16 juillet 1942, avec la complicité du gardien José Sévilla.

Prison militaire de Mauzac (Dordogne), 1942. Groupe de prisonniers politiques du SOE, évadés le 16 juillet 1942, dont Pierre-Bloch. Photo DR

Pour en savoir plus :

« L’Éclair-Beleyme de Mauzac », témoignage de captivité de Pierre-Bloch : lien.

Vos commentaires seront les bienvenus, tant sur l’auteur de la maxime peinte sur le mur intérieur de l’un des baraquements de la prison militaire de Mauzac… que sur l’identité de l’un des personnages photographiés.

Photo DR

2 Commentaires de l'article “« Les causes qui meurent sont celles pour lesquelles on ne sait plus mourir », Mauzac, 1942”

  1. Lemaire dit :

    Je connais une vieille dame de 90 ans qui était en Dordogne à l’époque où Pierre Pierre BLOCH était interné au camp de Mauzac. Malgré son grand âge elle se souvient des visites que lui rendait son épouse. J’ai moi-même eu la chance de rencontrer son fils Jean Pierre alors qu’il était directeur de Cabinet de Lionel STOLERU. Ce sont des vieux souvenirs de chemins différents qui se sont croisés.

  2. Jacky Tronel dit :

    Merci pour ce témoignage… Juste une précision : l’homme politique et ancien président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), interné à Mauzac en 1942, se prénommait Jean, Jean PIERRE-BLOCH ; et sa femme, Gabrielle SADOURNY, dite Gaby BLOCH. Leurs enfants sont Claude, Michèle et Jean-Pierre PIERRE-BLOCH.

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