Qui était G. Lutz, prisonnier de guerre allemand du camp de La Trémouille ?
Par Jacky Tronel | dimanche 19 avril 2015 | Catégorie : Dernières parutions, RECHERCHES | Pas de commentaireLes trois dessins reproduits ici sont inédits et ont valeur de témoignage documentaire. Ils représentent des scènes et des vues du dépôt de prisonniers de guerre 123, situé près de Tulle, en Corrèze. Ils sont sourcés avec la mention du lieu (Camp de la Trémouille, Tulle), de la date (août et septembre 1945) et de l’auteur (G. Lutz). Nous devons la publication de ces trois dessins à Yves Hermian qui les a découverts « dans les affaires de ses parents ». En me les confiant, ce dernier précisait que « rien, à [sa] connaissance ne relie l’histoire de [sa] famille à ce camp ».
Il s’agit de trois dessins réalisés à la plume, sur papier calque, par un certain G. Lutz, vraisemblablement prisonnier de guerre allemand, au cours de l’été 1945.
Les trois dessins du prisonnier de guerre allemand G. Lutz :
Merci à celle ou celui qui saura lever le voile sur la signature de G. Lutz et nous dire qui était l’auteur de ces dessins réalisés au camp de La Trémouille, au cours de l’été 1945.
En savoir plus sur le Camp de La Trémouille…
Le camp de La Trémouille a fait l’objet d’un premier article sur ce blog, en août 2013 : Le camp de La Trémouille : dépôt de prisonniers de guerre N° 123.
Cet article a suscité quelques réactions, tant de filles ou fils de prisonniers de guerre allemands rattachés à ce camp que de fils de motards de la Gendarmerie, cantonnés au Camp de La Trémouille après-guerre. L’un d’eux, Hervé Dupuy, historien, m’a fait parvenir la photo d’un groupe photographié devant la grande maison en pierres de granit, construite par les prisonniers de guerre du camp.
Le 12 septembre 2014, Sandrine Renner, me signalait que son « père a été prisonnier (sous-marinier allemand) dans ce camp, le 13 06 1945, puis ensuite, transféré dans le 125 de Brantôme en Dordogne ».
Le 11 octobre 2014, Matthieu précisait qu’« entre 1962 et 1967, le Volksbund [association chargée par le gouvernement allemand de créer et d’entretenir les sépultures de guerre allemandes] a tansféré les corps des soldats [morts à La Trémouille] au cimetière militaire allemand de Berneuil (Charente-Maritime), entre Saintes et Pons ».
Témoignage de Georges ROUME, fils de Kurt MEINHOLD
Georges ROUME, fils d’un prisonnier de guerre allemand rattaché au camp de la Trémouille témoigne :
« Je suis né le 30 janvier 1947 en Corrèze, sur le plateau des Millevaches. Ma mère Marie Antoinette MAGIMEL est aussi née dans le même village. En 1945 elle travaillait dans une ferme où il y avait un prisonnier de guerre allemand. C’est là qu’ils se sont connus. En 1951 ma mère s’est mariée avec Jean Baptiste ROUME. Il m’a reconnu le jour du mariage, c’est pourquoi je porte son nom.
Vers l’âge de 7 ans j’ai appris, par un voisin, que mon père n’était pas mon géniteur, ma mère n’a jamais abordé le sujet, néanmoins elle faisait des allusions à un prisonnier allemand qui travaillait dans la même ferme. Ce n’est que vers l’âge de 45 ans que j’ai voulu connaitre mon vrai père. J’ai donc demandé à ma mère. Ne connaissant pas un mot d’allemand elle m’a répondu spontanément Kurt MEINE; 45 ans après !
J’ai attendu 2008 (retraite) pour entreprendre les recherches de Kurt MEINE. Première étape, le Telefonbuch c’est-à-dire l’annuaire téléphonique Allemand. Il y avait environ 300 noms MEINE dont 4 Kurt MEINE. J’ai écrit environ 30 lettres en Allemand (je connais un peu la langue allemande et c’est ma première chance). Le résultat a été de 5 réponses dont une d’un Kurt MEINE mais il était prisonnier en secteur soviétique et 4 réponses négatives, il n’y avait pas de prisonniers Kurt MEINE dans leur famille.
Parmi les réponses négatives Monsieur Horst MEINE m’a proposé de me venir en aide, il faisait un arbre généalogique de sa famille. De plus il m’a mis en relation avec la VKSVG (Verein zur Klärung von Schicksalen Vermisster & Gefallener) ce qui m’a permis de connaître TOBIAS.
J’ai persisté et j’ai eu la chance (deuxième) de découvrir la liste des “ Travailleurs libres ” pour qui on octroyait une permission en 1948. Sur une liste j’ai vu un nom : Kurt MEINHOLD et j’ai envoyé cette information à TOBIAS qui m’a tout de suite dit que cela semblait très sérieux. En fait, le Hold avait disparu ce qui est normal, on ne connaît pas le H aspiré allemand.
J’ai entrepris les recherches (4 fois) dans les archives départementales de TULLE (Corrèze). Les seuls documents étaient les rapports de police (évasion, bagarres etc…), la liste des SS mais pas de Kurt MEINE. Il faut savoir que les camps de prisonniers ne géraient pas de listes nominatives ».
Vous retrouverez la suite de ce témoignage sur le site de Cœurs sans Frontières : lien.
Portrait de Kurt Meinhold, collection Georges Roume.