Richard « Rickey » Harrison : « Wanted for homicide »

Richard Harrison : "Wanted for homicide".

« I am innocent of this crime. Let us hope and pray they will never do this thing to another man, innocent or guilty. »
« Je suis innocent de ce crime. Prions dans l’espoir qu’ils ne fassent plus jamais çà à un autre homme, qu’il soit innocent ou coupable. »

Convaincu de meurtre, Richard « Rickey » Harrison est condamné à mort et exécuté, le 13 mai 1920, sur la chaise électrique de Sing Sing, prison de l’état de New York.

Pour visualiser l’intégralité de l’avis de recherche, cliquez sur la photo ci-dessus.

Premier séjour en prison à Rikers Island, surnommée « The Tombs »

Dès 1914, en raison de son implication dans la guerre des gangs que se livrent des bandes rivales newyorkaises, Rickey Harrison, membre des Hudson Dusters, fait un premier séjour en prison, à Rikers Island, surnommée « The Tombs ». Source photo

Prison de Ricker's Island (New York), surnommée "The tombs", 1907.

Les rivalités se poursuivent à l’intérieur même de la prison. Harrison est poignardé par un co-détenu dont il refuse de livrer le nom. Soigné au Bellevue Hospital, il est libéré à l’issue de sa peine…

Rikers Island est une île de 167 ha située à New York qui a donné son nom à la plus importante prison des États-Unis. L’île se situe sur l’East River et dépend administrativement de l’arrondissement du Bronx. Elle est reliée au Queens par un pont qui donne sur l’aéroport de La Guardia.

Actuellement, Rikers Island est un vaste complexe pénitentiaire d’une capacité maximale de 17 000 détenus – composé d’une dizaine d’unités – géré par le New York City Department of Correction.

En mai 2011, inculpé dans une affaire de mœurs, l’économiste et homme politique français Dominique Strauss-Kahn y fait un bref séjour, surmédiatisé.

Retour à la case prison

Tandis qu’Harrison et quatre autres gangsters participent à une tentative de vol à main armé dans un club privé de Manhattan, la police arrive sur les lieux. Une fusillade s’en suit au cours de laquelle un client est laissé pour mort.

Lors de la reconstitution de la scène du crime, les procureurs font tout pour qu’Harrison soit désigné comme le responsable du coup mortel. Alors que ses complices se voient infligés des peines de prison, Rickey Harrison est condamné à la peine de mort. Il est âgé de vingt-six ans.

Évasion donnant lieu à la publication d’un avis de recherche

New York, le 5 octobre 1918 au matin. Alors qu’il attend que lui soit lu l’acte d’accusation le condamnant pour homicide, Harrison parvient à s’évader de la cour d’assises. Un avis de recherche est alors lancé par la Police de la Ville de New York

Source : Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, Pau, 4 M 186. Cliquez sur le lien pour le visualiser.

Traduction ci-dessous du texte « WANTED FOR HOMICIDE » :

Division criminelle – Circulaire n° 11 – 8 octobre 1918
RECHERCHÉ POUR HOMICIDE
Richard HARRISON, alias « Ricky » HARRISON, alias Peter PERELLO

Mesures anthropométriques Bertillon…
Description – Age, 26 ans ; taille 1,63 m ; poids 64 kg ; de constitution moyenne, cheveux et yeux bruns ; teint moyennement mat ; cicatrice sur la paupière droite ; emploi, chauffeur.
Évadé de la cour d’assises de cette ville, au matin du 5 octobre
[1918], en attendant la lecture de son acte d’accusation pour homicide.
La dernière fois qu’il a été vu, il portait un chapeau mou de couleur brune, un costume marron, une chemise rayée en soie blanche, un col monté, des chaussures de couleur brun roux.
Il marche vite, à petits pas ; peut marcher en boitillant en raison d’une blessure aux chevilles.
Il s’associe avec des gangsters et et des gens armés d’origine italienne ; fréquente les saloons, les cabarets et les dancings mal famés.
En cas de localisation, l’arrêter, le détenir et prévenir la division criminelle, quartiers généraux de la Police, 240 Centre Street, New York.
Richard E. ENRIGHT, commissaire de Police.

Arrestation et emprisonnement à Sing Sing

La cavale de Rickey Harrison est de courte durée. Il est assez vite capturé, puis réincarcéré à la prison de Sing Sing, prison de l’État de New York, située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville de New York, sur les rives de l’Hudson.

Prison Sing Sing (New York), 1914. À droite, Warden T.M. Osborne.

Sing Sing (New York), 1914. À droite, Thomas Mott Osborne, qui a beaucoup fait pour « humaniser » la prison. Source

La prison est toujours en fonctionnement au début du XXI siècle et sa capacité est de 1 700 prisonniers. Elle est classée comme établissement de sécurité maximum et a été le lieu, avant 2004, d’exécutions capitales. Le nom de la prison provient du nom d’origine du village d’Ossining, où se situe la prison.

Exécuté sur la chaise électrique de la prison de Sing Sing

Chaise électrique de la prison Sing Sing (New-York).

Alors que Richard « Rickey » Harrison est sur le point de quitter le couloir de la mort, l’un de ses codétenus, condamné à mort, l’interpelle : « Au revoir Rickey, nous savons que tu es innocent! » Et voici quelle aurait été la réponse d’Harrison : « C’est la meilleure chose qui puisse m’arriver ! »

Extrait du livre « Last words of the executed », Robert K. Elder, The University of Chicago Press, 2010, p. 133. Photo : source.

Bref historique

William Kemmler est le premier condamné à mort exécuté par électrocution à la prison d’Auburn, à New York, le 6 août 1890. D’autres états américains adoptent rapidement cette méthode. L’Ohio en 1897, le Massachusetts en 1900, le New Jersey en 1906 et la Virginie en 1908. Elle s’impose comme la principale méthode d’exécution aux Etats-Unis jusqu’au milieu des années quatre-vingts. En 1982, le Texas abandonne la chaise électrique et la remplace par l’injection létale. L’usage de la chaise électrique s’essouffle alors rapidement dans tout le pays.
Les critiques dénoncèrent la lente agonie des prisonniers, parfois sujets à une multitude de chocs électriques avant de mourir. La chaise électrique fut rapidement considérée dans (presque) tout le pays comme un châtiment cruel et inhumain.

Portail d’information sur la peine de mort : lien.
… et l’excellent blog de Marie Gloris Bardiaux-Vaïente : Le carnet de l’abolition.

Merci à Rowena Johnson qui a supervisé la traduction…

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