Un exceptionnel fonds d’archives photographiques conservé à Champigny-sur-Marne
Par Jacky Tronel | samedi 7 septembre 2013 | Catégorie : ACTUALITÉS, Dernières parutions | Pas de commentaireLe 4 septembre 2013, l’hebdomadaire L’Express, titrait : Champigny-sur-Marne / Trésors – Les inestimables clichés du musée. « Enfouis dans de vieilles caisses empilées dans les réserves, des centaines de milliers de négatifs retracent la vie des Français depuis un siècle et demi. Toute l’histoire quotidienne des Français, de la fin du XIXe au milieu du XXe, se raconte là, dans une enfilade de caisses poussiéreuses entreposées dans les réserves du musée de la Résistance, à Champigny. »
« Un fonds exceptionnel légué, voici une quinzaine d’années, par le journal L’Humanité. Il regroupe quelque 320 000 documents photographiques (pour l’essentiel, des négatifs sur plaque de verre) produits par le quotidien, mais aussi par d’autres publications emblématiques – Le Matin, Libération Soir, Le Populaire – installées avant lui dans ses anciens locaux parisiens du boulevard Poissonnière. “ La majorité de ces clichés n’a jamais été publiée ”, précise le conservateur, Guy Krivopissko. Cette collection est sans doute la plus riche du genre en France. »
Du Tour de France au procès du docteur Petiot…
« Les photographies du Matin – le principal producteur du fonds – sont exceptionnelles. Fondé en 1884, le titre fut le premier autorisé à reparaître par les forces d’occupation. C’était le 17 juin 1940, soit trois jours seulement après l’entrée des Allemands dans la capitale et cinq jours avant la signature de l’armistice par le maréchal Pétain. On y retrouve tous les moments forts de la Seconde Guerre mondiale – des bombardements à la Libération, en passant par l’ouverture des camps d’internement et les difficultés de ravitaillement. Le fonds permet aussi de découvrir la vie des Français de cette période sombre au travers de grands événements comme le Tour de France ou le procès du docteur Petiot, le célèbre tueur en série.
Cependant, les plaques de verre nécessitent d’être minutieusement nettoyées avant d’être inventoriées. “ Un travail titanesque, qui prendra des années ”, poursuit le conservateur, qui lance un appel : “ Les bénévoles sont les bienvenus ! ” »
Quelques-unes des caisses du fonds photographique des journaux Le Matin, Libération Soir et Le Populaire, photo L’Express.
Le Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne
Le Musée de la Résistance nationale est un musée associatif ; il est géré par l’association des Amis du Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne.
Ainsi le Musée de la Résistance nationale conserve dans ses collections l’intégralité des plaques photographiques du journal Le Matin de sa création en 1884 jusqu’à la cessation de parution le 17 août 1944. Le titre a disparu au terme d’un soutien sans faille à la politique de collaboration de l’Etat français avec l’occupant. L’interdiction et la saisie du titre sont à l’origine de la présence de ce fonds dans les collections du musée.
S’ajoutent à ce fonds exceptionnel, des plaques des quotidiens L’Humanité, Le Populaire, et Libération-Soir (réseau Libé-Nord) jusqu’à la fin des années 1950.
Le fonds est constitué essentiellement de plaques photographiques de format 9/13 sur support en verre et de films souples, pour le plus grand nombre en excellent état de conservation. Le poids de l’ensemble est évalué à 11 tonnes. Il représente environ 300 000 images.
Ce fonds est unique et extrêmement divers. On y trouve l’intégralité des clichés réalisés sur une soixantaine d’années de parution, des faits divers à la diplomatie (crises internationales, conflits, opérations coloniales) en passant par le sport, la culture, la mode, la politique économique et sociale et les conflits qui l’accompagnent, la vie quotidienne, les grandes découvertes technologiques, les portraits des personnalités qui ont fait l’actualité, etc. Il s’agit d’un véritable trésor de l’image couvrant plus d’un demi-siècle d’histoire et particulièrement de celle de l’Occupation, « Le Matin », journal pronazi, ayant rendu compte avec zèle de tous les agissements allemands.
Après nettoyage, les plaques sont visionnées et les plus intéressantes sont mises de côté pour être numérisées. Or, nombre d’entre elles ne comportent aucune indication précise et il faut essayer, à partir de l’image, du moindre détail, de situer les lieux, de déterminer les dates et l’identité des personnages.
Grâce au soutien de la ville de Paris, le chantier de conservation, de recensement et de récolement a commencé. Tous ceux qui voudraient aider le musée dans ce travail sont les bienvenus. Pour tout renseignement s’adresser au 01 48 81 69 33.
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