Traces des combats du 25 août 1944 à la Bibliothèque de l’École militaire de Paris
Par Jacky Tronel | dimanche 24 octobre 2010 | Catégorie : Dernières parutions, VARIA | 4 commentairesLes bibliothèques réservent parfois de curieuses surprises au lecteur !
La Bibliothèque de l’École militaire de Paris compte dans son fonds le « Manuel pratique des tribunaux militaires » de Pierre Alla, dont le dos est marqué par l’empreinte d’une balle tirée lors des combats du vendredi 25 août 1944.
En lieu et place des traditionnels sacs de sable, des piles de livres avaient été dressées devant les fenêtres de l’École militaire. Au-dessus de l’une des cheminées de marbre, un miroir porte également la trace de deux impacts de projectiles, souvenir des combats de cette journée du mois d’août.
Vendredi 25 août 1944, en fin d’après midi, la garnison allemande de l’Ecole Militaire est réduite. 470 soldats sont faits prisonniers, il y a de nombreux morts. Mais les FFI et le détachement de la 2e Division blindée, chargés de l’opération, ont également essuyé de lourdes pertes. Parmi les FFI, on trouve les maquisards du colonel O’Neill qui ont rejoint la 2e DB la veille en banlieue Sud après avoir participé à la libération de la région d’Orléans. Cinq d’entre eux seront tués : Louis Bareille, Lucien Bennetot, Robert Coudon, Maurice Legesne et Gilbert Rousset. Dans les rangs de la 2e DB, on relève le caporal-chef Albert Genna du 1er RMT et le spahi Pierre Deville du 1er RMSM ainsi que de nombreux blessés. Rue du Laos ont été tués le GI américain Wladimir Obidine et Georges Rabeil. Sur une barricade près de la place Cambronne sont tombés les FFI Roger Bourlet, Louis Debailleux et Alexandre Duchet. Avenue de Lowendal, Louis Carroue et Jacques Hardy. Avenue de la Motte-Picquet-Grenelle, l’équipier de la Défense passive Roland Abon et Jean-Georges Battut. Rue de Saxe, Jean-Marie Plessier de Winter. Avenue de Ségur, Jean-Robert Groslier-Douglas. Avenue de Tourville, Alexandre Druhot. Et encore le conseiller d’état Gabriel Tréteaux, alors qu’il accroche à son balcon un drapeau français… Solange Pécaut tuée à sa fenêtre.
Après la reddition de la garnison on découvrira sommairement enterré à l’intérieur du bâtiment le cadavre de Jacques Kafantaris, 18 ans, d’origine grecque, défenseur de la barricade du Pont-Neuf, capturé le 20 août lors d’une mission de récupération d’armes et fusillé.
Le site – Oeuvre de l’architecte Jacques-Ange Gabriel (1698-1782), la bibliothèque est située dans la partie la plus ancienne de l’Ecole militaire, appelée le château (milieu XVIIIe siècle). Les locaux, classés par les Monuments historiques, sont constitués par une enfilade d’anciens salons de réception. Initialement aux Invalides, la bibliothèque s’est installée ici en 1878, en même temps que l’École Supérieure de Guerre.
Le fonds – Il compte actuellement près de 100.000 volumes, dont 140 manuscrits, 400 périodiques français et étrangers, 3.000 cartes et plans ainsi qu’une importante documentation spécialisée. Le fonds moderne est particulièrement riche en ce qui concerne la guerre de 1870-1871 et la Commune de Paris. La défaite face à l’Allemagne fut en effet à l’origine de la création de l’Ecole Supérieure de Guerre. Les deux guerres mondiales sont aussi particulièrement bien représentées.
Renseignements pratiques : Ecole militaire – 1, place Joffre – 75007 PARIS.
bibliotheque-cesat@cesat.terre-net.defense.gouv.fr
Tél. : 01.44.42.52.30 – Fax : 01.44.42.36.10
Horaires d’ouverture : La bibliothèque est ouverte les mardis et jeudis de 9 h. à 17 h.30.
Sources – Vue aérienne : Krzysztof Mizera
Intérieur de la bibliothèque : Sébastien Andréi
Livre avec impact de projectile : Jacky Tronel
Texte et photo des combats du 25 août 1944 : Gilles Primout
Bonjour,
Je me permets de vous informer que votre texte concernant les FFI du maquis de Lorris est erroné.
Louis Bareille, Lucien Bennetot, Maurice Legesne et Gilbert Rousset ont été exécutés le 26 août dans le Loiret, à Chevau près de la Ferté St Aubin. Robert Coudon a bien été tué à Paris.
Cordialement,
Marie-Pierre Le Men
Merci pour votre message.
Pour écrire cet article, je me suis appuyé sur le récit que Gilles Primout a publié sur son blog « La Libération de Paris » : lien.
Sur le site http://www.plaques-commemoratives.org, on dit ceci de lui et de son travail : « Depuis 1994, Gilles Primout a entrepris un recensement de toutes les sources d’informations disponibles sur toutes les personnes décédées lors de la libération de Paris. Il s’est notamment attaché à prendre pour point de départ les actes de décès, allant jusqu’à consulter les registres d’entrées des hôpitaux parisiens. Il a également identifié les sépultures. Enfin, quand la personne était citée dans l’un ou l’autre des ouvrages ou monographies publiées sur cette période, l’ouvrage est également cité en référénce. » (lien)
Je ne doute pas, a priori, de la sincérité de votre témoignage. Cependant, pour en confirmer la véracité, pourriez-vous citer vos sources…
Merci de votre réponse. Cordialement, JT
Ref : Rue de Saxe, Jean-Marie Plessier de Winter
My uncle, Jean-Marie Plessier, died at 30 Avenue de Saxe on 25 August 1944. He was not called or named Jean-Marie Plessier de Winter. Indeed, the plaque at 30 Avenue de Saxe, only mentions Jean-Marie Plessier and does not mention any « de Winter ». I know none of his three siblings, mother, nor any of his subsequent nephews or nieces were named anything other than Plessier.
Kind regards,
Marc PLESSIER
De Winter was his resistance name which dad adopted when he studied at Bristol.