Transfert de 96 « indésirables français » du camp de Gurs vers le camp de Nexon

Entrée du Camp de séjour surveillé de Nexon (Haute-Vienne)

Le camp de Gurs est connu pour avoir « accueilli », à partir du mois d’avril 1939, des républicains Espagnols puis des Juifs allemands, autrichiens et polonais. Il est moins connu pour avoir servi, du 21 juin au 6 novembre 1940, de lieu de repli à la prison militaire de Paris. Une autre période du camp béarnais reste à ce jour pratiquement méconnue, il s’agit de celle qui va du 8 juillet au 31 décembre 1940 et qui voit s’installer, à l’îlot D (baraques 17 à 20), le « Centre de séjour surveillé du camp de Gurs », prévu pour les « indésirables français » ayant fait l’objet de mesures d’internement administratif en vertu du décret du 18 novembre 1939. Le 30 décembre, 96 d’entre eux, internés politiques, sont transférés vers le camp de Nexon, en Haute-Vienne. Le lendemain 31 décembre, 23 autres « indésirables », tous qualifiés de « repris de justice », sont dirigés vers le centre de séjour surveillé de Sisteron, dans les Basses-Alpes.

Intéressons-nous aux 96 « politiques » qui arrivent à Nexon le 31 décembre 1940 et dont voici la liste :

Liste des 96 « indésirables français » transférés de Gurs vers Nexon :

1. ABADIE Pierre, né le 24/02/1902 à Birac-sur-Trec (Lot-et-Garonne), cultivateur à Birac-sur-Trec

2. AMAT Irénée, né le 01/06/1898 à Barbaste (Lot-et-Garonne), ouvrier bouchonnier à Lavardac

3. AUGUET Edmond, né le 21/11/1903 à Saint-Quentin (Aisne), balayeur municipal à Saint-Quentin

4. AURIN Joseph, né le 19/06/1899 à Condom (Gers), employé des PTT à Agen

5. BANCHERAUD André, né le 01/12/1914 à Bordeaux (Gironde), traceur à Bordeaux

6. BAUP Edmond, né le 10/05/1888 à Bézues-Bajon (Gers), agriculteur à Bézues-Bajon

7. BAYLAC César, né le 06/01/1889 à Bordeaux (Gironde), tourneur sur métaux à Bordeaux

8. BETOUS Louis, né le 25/11/1905 à Miradoux (Gers), dessinateur à Fleurance

9. BEZIA Gaston, né le 01/04/1904 à Madières (Ariège), épicier à Riscle

10. BIARD Marcel, né le 13/03/1899 à Quantilly (Cher), artificier à Tarbes

11. BIELSA Raymond, né le 21/10/1914 à Pouchergue (Hautes-Pyrénées), cultivateur à Dervielle

12. BLANQUINE Gustave, né le 02/11/1896 à Lay (Basses-Pyérénées), tourneur à Lay

13. BORDEDEBAT Fernand, né le 28/07/1902 à Bègles (Gironde), employé SNCF à Tarbes

14. BORDES Ernest, né le 26/07/1913 à La Rochelle (Charente Inférieure), Mareyeur à Puilbeaux

15. BOUIC Jean, né le 28/08/1901 à Bordeaux (Gironde), chauffeur de taxi à Bordeaux

16. CAPDUPUY André, né le 26/06/1913 à Bayonne (Basses-Pyrénées), manœuvre à Tarnos

17. CHASTELLAIN André, né le 11/08/1911 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), tourneur sur métaux à Tarbes

18. CHAUVRY Raoul, né le 03/02/1904 à Le Perreux (Seine), cafetier à Sainte-Bazeille

19. CLAUSET Charles, né le 13/02/1874 à La Bastide-Castel-Amouroux (Lot-et-Garonne), ex-secrétaire de mairie

20. COHEN Jacob, né le 01/03/1895 à Roustchouk (Bulgarie), courtier en diamants à Paris

21. COQUEMONT Auguste, né le 05/01/1895 à Fougères (Ille-et-Vilaine), artisan à Arvert

22. CREN Joseph, né le 06/05/1900 à Saint-Marc (Finistère), électricien à Cenon

23. CRESPIN Henri, né le 08/05/1902 à La Flotte-en-Ré (Charente-Inférieure), chaudronnier à La Rochelle

24. DANET Jean, né le 24/07/1896 à La Rochelle (Charente-Inférieure), employé SNCF à La Rochelle

25. DARNAUDET Gustave, né le 13/03/1906 à Saint-Paul-lès-Dax (Landes), entrepreneur de zinguerie à St-Paul

26. DAUZATS Jean, le 14/03/1892 à Labastide St-Georges (Tarn), Gérant de coopérative à St-Christoly-de-Blaye

27. DEPAY Arthur, né le 27/10/1877 à Eauze (Gers), commerçant à Vic-Fezensac

28. DESPRAT Antoine, né le 06/05/1888 à Trémolat (Dordogne), employé SNCF à Saint-Yzan de Soudiac

29. DOUGET Paul, né le 29/03/1901 à Faycelles (Lot), employé des PTT à Figeac

30. DOURTHE Abel, né le 08/10/1884 à Herm (Landes), commerçant forain à Saint-Paul-lès-Dax

31. DUBOIS Maurice Jean, né le 16/03/1884 à Pessac (Gironde), manœuvre à Pessac

32. DUCOS Pierre, né le 21/02/1888 à Marcillac (Gironde), cultivateur à Marcillac

33. DUFFIEUX Victor, né le 18/08/1890 à Montlieu (Charente-Inférieure), employé SNCF à Saint-Yzan de Soudiac

34. DUPUY Théodore, né le 06/07/1874 à Miradoux (Gers), maréchal-ferrant à Miradoux

35. DESSY René, né le 31/12/1894 à Namur (Belgique), dessinateur d’études techniques à Tarbes

36. DUSSIN Joseph, né le 16/06/1895 à Saint-Paul-lès-Dax (Landes), manœuvre à Le Bouscat

37. DUVIGNAU Paul, né le 09/07/1902 à Sabazan (Gers), commis du Trésor à Montréal-du-Gers

38. FAUCHER Henri, né le 04/02/1887 à La Ferrière (Deux-Sèvres), employé SNCF à Saint-Yzan de Soudiac

39. FAURE Henri, né le 09/08/1906 à Saint-Céré (Lot), administrateur de journal, restaurateur à Paris (20e)

40. FAUVEL Eugène, dit FOUCAUD, né le 29/11/1897 à Angoulême (Charente), facteur des postes à Bordeaux

41. FEIX Jean, né le 10/01/1908 à Forges (Corrèze), négociant à Les Quatre-Routes (Lot)

42. GARNIER Georges, né le 04/09/1892 à Bordeaux (Gironde), libraire à Marmande

43. GIRAUD Isidore, né le 04/02/1885, à St-Bonnet (Charente-Inf.), entrepreneur de transports à St-Christoly

44. HERMET Roger, né le 24/06/1915 à Bordeaux (Gironde), ajusteur-électricien à Bègles

45. JOSEPH Antoine, né le 19/02/1894 à Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne), employé SNCF à Bègles

46. JOUBERT Emile, né le 12/09/1888 à Cadillac-sur-Garonne (Gironde), employé SNCF à Bègles

47. JOURNAUD Edmond, né le 17/07/1915 à Bordeaux (Gironde), coiffeur à Bordeaux

48. KAVERDA Paul, né le 24/07/1894 à Randubondsca (Russie), manœuvre à Bègles

49. KINT ALBERT, né le 26/06/1893 à Lille, chef d’atelier à Tonnay

50. LABRUNIE Jean, né le 21/08/1896 à St-Barthélémy (Lot-et-Garonne), ancien instituteur, représentant à Ally

 

Personnel d'encadrement des "indésirables français" internés au camp de Nexon (Haute-Vienne)

Personnel d’encadrement et de garde du camp de Nexon (Haute-Vienne), centre de séjour surveillé. Photo Centre France.

51. LAGOANERE Jean, né le 27/04/1875 à Castres-Gironde (Gironde), tonnelier à Pessac

52. LAGARDE Robert, né le 01/11/1914 à Le Vigan (Lot), mécanicien à Gourdon

53. LAMARQUE Aristide Georges, né le 27/11/1889 à Gabarret (Landes), tailleur à Gabarret

54. LANGLET Louis, né le 04/01/1914 à Prix-les-Mézières (Ardennes), employé d’hôpital à Charleville

55. LAPEYRE Elie, né le 08/04/1890 à Champaux (Dordogne), aide-ajusteur à Le Bouscat

56. LEBE Georges, né le 04/11/1912 à Paris, charron à Vic-Fezensac

57. LECOIN Louis, né le 30/08/1888 à Saint-Amand (Cher), correcteur de journaux à Antony

58. LESTERP Adrien, né le 18/05/1897 à La Rochelle (Charente-Inférieure), charpentier en fer à La Rochelle

59. MANCY Louis, né le 14/07/1889 à Avesnelles (Nord), métallurgiste à La Rochelle

60. MOINARDEAU Pierre, né le 02/01/1900 à La Ronde (Charente Inférieure), maréchal à La Ronde

61. MOURGUES Jean, né le 20/11/1889 à Samazan (Lot-et-Garonne), coiffeur à Sainte-Bazeilles

62. NICOLAS Albert, né le 16/09/1895 à Saint-Gaudens (Haute-Garonne),contremaître à Toulouse

63. NIGOU Alfred, né le 11/01/1901 à Decazeville (Aveyron), ajusteur-outilleur à Soues

64. NOLIBOS Raoul, né le 05/11/1890 à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées), garagiste à Tarbes

65. ORCIBAL Prosper, né le 02/11/1888 à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), s.p. mutilé, à St-Paul-lès-Dax

66. PASQUET Pierre, né le 26/04/1894 à Le Teich (Gironde), ajusteur SNCF à Saint-Yzan de Soudiac

67. PEANT Gaston, né le 01/04/1904 à Bidache (Basses-Pyrénées), typographe à Bayonne

68. PEDURAND Roger, né le 22/10/1913 à Montauban (Tarn-et-Garonne), employé de bureau à Agen

69. PELLERIN André, né le 10/05/1912 à Agen (Lot-et-Garonne), manipulant PTT à Agen

70. PENAUD Jean, né le 01/09/1892 à Saint-Aubin-de-Blaye (Gironde), cantonnier à St-Christoly-de-Blaye

71. PERRY Jules, né le 29/05/1878 à Targon (Gironde), cabaretier à Cenon

72. PETIT René, né le 12/02/1908 à Tonnay-Charente (Charente-Inférieure), employé de commerce à Bordeaux

73. PHILIP Joseph, né le 21/04/1906 à Labastide-d’Armagnac (Landes), manœuvre à Gabarret

74. PINET Alcide, né le 06/01/1882 à Carolles (Manche), ajusteur à Le Bouscat

75. PRONIS Pierre, né le 02/03/1898 à Monclar-d’Agenais (Lot-et-Garonne), charron à Chasseneuil

76. QUERE André, né le 01/05/1904 à Port-d’Envaux (Charente-Inférieure), mouleur sur métaux à Surgères

77. REBEYROTTE Joseph, né le 01/03/1896 à l’Ile d’Yeu (Vendée), employé au parc d’artillerie à La Rochelle

78. RENOULT Daniel, né le 18/12/1880 à Paris (5e), journaliste, correcteur d’imprimerie à Montreuil

79. RICHAUDEAU Charles, né le 27/08/1887 à Toulon-sur-Mer (Var), ajusteur-outilleur à Bordeaux

80. RIEUMAJOU Victor, né le 23/11/1889 à Beaucaire-sur-Baïse, courtier, gérant d’immeubles à Condom

81. ROQUE Robert, né le 21/09/1908 à Tornac (Gard), commis des PTT à Blaye

82. ROY Georges, né le 06/04/1898 à Saintes (Charente-Inférieure), ajusteur à Saintes

83. SCULFORT Emile, né le 24/03/1889 à La Rochelle (Charente-Inférieure), retraité des PTT à La Rochelle

84. SOUBRANE Léonard, né le 07/10/1896 à Eyrein (Corrèze), boucher à Gabarret

85. MINSANT André, né le 02/10/1902 à Preignac (Gironde), ajusteur à Bordeaux

86. STRIEBICH Eugène, né le 12/08/1893 à Malakoff (Seine), conférencier scolaire à Ornézan

87. TOUJA Pierre, né le 07/05/1899 à Pompogne (Lot-et-Garonne), représentant de commerce à Marmande

88. TRAPY Fernand, né le 12/10/1902 à Vitry-sur-Seine (Seine), menuisier-aviation à Toulouse

89. TREZEGUET Alban, né le 23/01/1898 à Nérac (Lot-et-Garonne), mécanicien-garagiste à Gabarret

90. TRIOULLIER Gustave, né le 27/09/1891 à La Rochelle (Charente-Inférieure), tôlier-formeur à Tasdon

91. VALLAT Etienne, né le 28/02/1890 à Chazelles (Charente), employé SNCF à Saint-Yzan de Soudiac

92. VAUDOUX Jean, né le 04/07/1884 à Nontron (Dordogne), charpentier à Le Bouscat

93. VERDONCQ Victor, né le 15/09/1893 à Roubaix (Nord), chauffeur-mécanicien à Arcachon

94. VILLOT Louis, né le 01/01/1910 à Saint-Médard-d’Excideuil (Dordogne), ajusteur à Bordeaux

95. ZION Michel, né le 06/12/1892 au Bourget (Seine), tailleur sur verre à Paris

Le dernier transféré en provenance de Gurs est arrivé isolément, le lendemain 1er janvier 1941 :

96. CASTAING-DEBAT Léon, né le 08/04/1889 à Lourdes (Hautes-Pyrénées), retraité des PTT à Lugagnan

Télégramme annonçant le transfert de 96 indésirables français du camp de Gurs vers celui de Nexon

Télégramme annonçant le transfert de 96 internés administratifs du camp de Gurs vers le centre de séjour surveillé de Nexon.
Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, Pau, 77 W 23

Geoges Lassalle, évadé en gare de Toulouse, fusillé le 26 mars 1944…

Georges Lassalle fait partie du groupe des « internés administratifs français » qui, le 31 décembre 1940, en comptait 97 au départ de Gurs pour Nexon. Il réussit à s’évader lors de son transfert, en gare de Toulouse. En 1943, sous le pseudonyme de Félix, il est nommé responsable clandestin du parti communiste pour l’inter-région de Limoges. Arrêté le 7 mars 1944, il est écroué à la prison de Limoges. Le 25 mars, 25 détenus-otages sont extraits de cette prison et sont conduits à Brantôme (Dordogne) pour y être fusillés, en représailles à l’attentat contre le général Walter Brehmer ayant causé la mort de deux Allemands. Le 26 mars 1944, Georges Lassalle est fusillé aux côtés de Georges Dumas, père de l’ancien ministre Roland Dumas.

Notice biographique de Georges Lassalle :

Georges Lassalle, militant communiste interné à Gurs, évadé en gare de Toulouse au cours de son transfert vers le camp de Nexon.

Fils d’un ouvrier métallurgiste, Georges Lassalle entre en apprentissage aux Forges de l’Adour et devient ouvrier mouleur. En 1922, il adhére au Parti communiste et l’année suivante au syndicat C.G.T.U. des ouvriers métallurgistes de Boucau dont il est un temps le trésorier et jusqu’en 1929 le secrétaire. « Dévoué et consciencieux » estime le préfet des Landes qui ajoute dans un rapport de 1928 : « Il s’est imposé à l’attention de ses camarades par son acharnement à travailler pour s’instruire. Syndicaliste militant et propagandiste de réelle valeur, il a l’esprit de classe mais il reste toujours calme et mesuré dans ses propos. » Le syndicat, très affaibli par l’échec des grèves de 1920, retrouve sous sa direction puissance et audience : il groupe plus de 1 000 cotisants sur les 1 600 ouvriers de l’entreprise.
Lorsque est constituée la 12e Région unitaire en juin 1926, Georges Lassalle est élu membre de la commission exécutive puis secrétaire adjoint en 1930. Après 1927, il siège au comité régional communiste de la Région pyrénéenne. Le Parti communiste le présente aux élections législatives du 22 avril 1928 dans la 2e circonscription de Mont-de-Marsan (Landes) : il recueille 833 voix, soit 6 % des suffrages exprimés. La direction des Forges de l’Adour le renvoit pour faits de grève en 1929. La même année, il est élu conseiller municipal avant d’être, le 12 juillet 1930, maire de Boucau en remplacement de Maurice Perse qui avait été révoqué en raison des incidents provoqués par les grèves de mai-juin. Georges Lassalle est lui-même condamné à un mois de prison avec sursis « pour provocation de militaires à la désobéissance » et suspendu pendant un mois de ses fonctions de maire par arrêté préfectoral d’octobre 1930. Il se présente aux élections législatives du 1er mai 1932 dans la 2e circonscription de Mont-de-Marsan (Landes) et obtient 515 voix (5 % des suffrages exprimés.)
Devenu représentant de commerce à la maison Singer et « employé consciencieux » selon le préfet, il ne fait plus parler de lui entre 1932 et 1936. On le retrouve à cette dernière date dans les Hautes-Pyrénées. Candidat aux élections législatives d’avril 1936 dans la circonscription d’Argelès-Gazost, il recueille 539 voix (4,7 % des suffrages exprimés). Il est de 1937 à 1939 secrétaire de la Région communiste qui avait son siège à Tarbes.
Démobilisé le 17 juillet 1940, il est arrêté à Tarbes le 8 Novembre 1940 avec d’autres militants communistes (Marcel Biard, André Chastellain, Raymond Peyrés,…) et interné au camp de GURS (Basses Pyrénées). Il s’évade en gare de Toulouse, lors de son transfert vers le camp de NEXON (Haute-Vienne) le 31 décembre 1940.
Entré dans la clandestinité, il participe à l’organisation de la Résistance dans les régions de Perpignan, Lyon, du Centre de la France. Arrêté à Limoges au mois de Mars 1944, il est fusillé par les Nazis le 26 Mars 1944, à Brantôme (Dordogne). Georges Lasalle s’était marié le 7 juillet 1922 au Boucau (Basses-Pyrénées). Source…

9 Commentaires de l'article “Transfert de 96 « indésirables français » du camp de Gurs vers le camp de Nexon”

  1. VF20123 dit :

    Je suis frappé par le fait qu’il y ait 9 agents SNCF dans ce décompte dont 5 issus de Saint-Yzan de Soudiac ! Selon vous que leur reprochait-on ? Etaient-ils des communistes ? Et avez vous une idée de ce qu’il a pu leur advenir ?

  2. Jacky Tronel dit :

    Pour l’heure, je ne peux donner un avis et une réponse que pour trois des 9 « agents SNCF », disposant de la notice individuelle de chacun d’eux. Tous les trois sont communistes. Il s’agit de JOUBERT Émile, ex-gérant du « Bulletin de l’Union des Syndicats », de PASQUET Pierre et de VALLAT Étienne, qualifiés d’extrémistes. Tous les deux sont d’ex-membres du PCF, PASQUET étant désigné comme ancien chef de la cellule communiste de St-Yzan de Soudiac.
    Il est possible, voire probable, que plusieurs des anciens membres actifs de la cellule du PCF de St-Yzan de Soudiac, tombant sous le coup du décret du 18 novembre 1939, aient été jugés indésirables et, à ce titre, aient été placés en centre de séjour surveillé. D’ailleurs, tous les trois sont arrivés au camp de Gurs le 8 juillet 1940, en provenance du centre de séjour surveillé de la prison de Dax.
    Quant au fait de savoir ce qu’ils sont devenus… Une chose est sûre, de Gurs ils ont été transférés sur le camp de Nexon puis, de là, ont été dirigés vers d’autres centres de séjour surveillé, en métropole, ou bien, comme pour un certain nombre d’entre eux, transportés vers les bagnes d’Afrique du Nord.
    Les 9 agents SNCF étaient, vraisemblablement, syndicalistes ou/et communistes. Ce reproche, qui leur avait été adressé sous la Troisième République finissante, leur a été confirmé par l’État français.

  3. VF20123 dit :

    Merci de votre réponse rapide. Ce qui m’avait interpellé, outre le fait que je suis un ancien cheminot, c’était surtout que parmi eux, il y avait un natif de Trémolat (24) et qu’un de mes oncles par alliance (aujourd’hui retiré près de Mussidan) qui était maquisard était en relation, à l’époque, avec Mr Vignal, le cordonnier de Trémolat si ma mémoire est bonne.

  4. Peant dit :

    Petite fille de Gaston Peant, je viens de regarder ce petit document… Mais ceci ne montre pas les horreurs vécues dans tous ces camps, quel qu’ils soient. Un sujet tabou dont on ne parlait pas enfants.
    Pensées

  5. Jacky Tronel dit :

    La question des conditions de vie dans les camps de séjour surveillé et de la souffrance des internés administratifs, comme celles qu’a connu votre grand-père, a été maintes fois abordée sur ce blog. Lire par exemple l’article : « S.O.S. à tous les gens de cœur » – Centre pour « indésirables français » du camp de Gurs
    Si vous aviez des documents (photos, lettres, témoignages…) relatifs à l’internement de Gaston Peant, merci de me le faire savoir. Bien à vous, JT

  6. coquemont dit :

    Je viens de tomber sur votre site et je vois que dans les indésirables il y a une personne qui s’appelle Mr Coquemont Auguste qui fait partie de mon arbre Généalogique. Pouvez-vous m’en dire plus sur les causes de son internement. En vous remerciant.

  7. bonin dit :

    Bonjour, est-ce que vous auriez plus d’info sur ces personnes là s’il-vous-plaît?

    À la fin 1943, plusieurs internés de Saliers sont dirigés vers le camp de Nexon et inversement :
    Par arrêté du 14 août [1943?] du préfet des Bouches-du-Rhône, Georges Dorkeld est muté au camp de Nexon.
    2 octobre 1943 : Paul Schaenotz est dirigé sur le Camp de Nexon.
    14 décembre 1943 : Lucien Fourman est dirigé du camp de Saliers sur le camp de Nexon.
    16 décembre 1943 : Jean Dour est Transféré au camp de Nexon.
    28 décembre 1943: Charles Belloni est transféré du camp de Nexon vers celui de Saliers où il arrive le 30 décembre 1943.

  8. Jacky Tronel dit :

    À Gérard Coquemont :
    Interné « politique », Auguste Coquemont était vraisemblablement communiste. Il se trouvait en « Centre de Séjour Surveillé » à ce titre. Pour rappel, le 26 septembre 1939, Édouard Daladier (président du Conseil) signait un décret-loi prononçant la dissolution du Parti Communiste, après l’annonce du pacte germano-soviétique…
    Vous en saurez davantage en consultant aux Archives départementales de son lieu de résidence. L’assignation à résidence en CSS (Centre de Séjour Surveillé) étant une mesure d’internement administratif prise par le préfet, se diriger vers les archives du Cabinet du Préfet.

  9. Lassalle dit :

    Je suis le fils de Georges Lassalle, dont je viens de découvrir la biographie en fin de site. J’avais dans un premier temps pris connaissance de la liste des 96 de Gurs et n’avais pas vu le nom de mon père ; je n’avais pas totalement « déroulé » la page. Donc Georges devrait être ajouté à la liste qui deviendrait « les 97 de Gurs ».
    La première Bio que j’ai trouvé sur le net (en 2005), était dans l’histoire sociale des Landes, et comportait des inexactitudes (la première étant la photo); j’ai eu quelques difficultés à y faire apporter les rectifications et des compléments nécessaires.
    Dernièrement, j’ai eu l’occasion de feuilleter le « dictionnaire des fusillés », mais mon père n’y figure pas. J’ai seulement trouvé dans les pages de la fin un Georges Lassalle de Lons (près de Pau) mais il ne s’agit nullement de mon père. Je vais essayer de prendre contact avec la maison d’édition.

Laissez un Commentaire